Vous avez eu des propos jugés courageux ou durs sur l’ALL au dernier conseil municipal de Lons. Qu’est-ce qui a motivé votre intervention ?
Depuis l’annonce du déficit budgétaire de l’ALL Jura Basket, nous avons été interpellés au quotidien sur ce dossier, moi peut-être plus particulièrement eu égard à mon ancien mandat d’adjointe et de vice-présidente en charge des sports. Il fallait donc que je m’exprime. Mes propos portaient le regard d’un très grand nombre sur une situation sans précédent.
Jamais par le passé pareille association n’a connu une situation financière aussi dégradée.
Lorsque l’association sollicite une aide financière de plus de 65 000 € auprès des collectivités en septembre dernier, le déficit est réel et identifiable. Il doit interpeller le corps dirigeant sur la situation, le train de vie flagrant de l’association (masse salariale, aides indirectes, logements, véhicules floqués), son mode de fonctionnement… Pourtant aucune action n’est mise en place pour redresser la barre puisque le trou béant de 150 000 € se creuse pour atteindre aujourd’hui plus de 200 000 €. Les partenaires publics sont alors de nouveau sollicités dans ce naufrage pour une enveloppe de 100 000 €.
Cela a fait bondir les Lédoniens, citoyens, commerçants, chefs d’entreprise… Tous ceux qui depuis plusieurs mois se serrent la ceinture pour boucler leur fin de mois au vu de la montée des charges. La rigueur de gestion qui s’impose au sein d’un foyer ou au coeur des entreprises s’applique plus encore au sein même des associations qui vivent en grande partie grâce aux deniers publics et aux contributions des partenaires privés. Les dirigeants avaient un devoir de responsabilité et cette notion a été bafouée. On comprend que cela choque !
Je l’ai dit en conseil municipal : les collectivités ne sont pas des organismes de crédit.
Pourquoi le club n’a-t-il pas sollicité auprès des banques un prêt de 100 000 € ? Sans doute parce qu’il n’apportait pas les garanties que nous avons jugées nous-mêmes insuffisantes pour engager les deniers des contribuables.
C’est une question d’éthique. Nous avons donc voté contre cette délibération.
Lors de la séance du CM, je terminais ainsi : « Le rôle des élus n’est pas de séduire, de promettre, même si grand nombre d’ailleurs semblent l’oublier à en voir leurs publications quotidiennes ou hebdomadaires ! Je ne ferai jamais corps avec ces postures, quoi qu’il en coûte. Notre rôle, c’est de gouverner, de décider, de faire des choix d’équilibre afin de rendre l’équité et de servir ainsi l’intérêt général qui nous pose en conscience un devoir de responsabilité ».
Je ne sais pas si mes propos étaient courageux, ils se voulaient avant tout justes et sincères.
Comment l’équipe de la minorité de Lons s’est-elle positionnée à Ecla et à la Ville ?
Notre vote a été identique au sein du conseil d’agglomération et au sein du conseil municipal. Même si chacun est libre de son vote au sein de notre groupe, nous sommes unanimes sur ce dossier car nous en avons la même approche. Mme Clerc et Mr Huelin tous deux membres indépendants de la minorité assument leur choix (NDLR vote pour).
Il aurait en revanche paru opportun que la Ville sollicitée sur une aide financière pour la seconde fois et à hauteur de 40 % délibère en amont du conseil d’agglomération ce qui a motivé l’intervention de mon collègue Grégory Sourd.
Jean-Philippe Huelin, élu indépendant, a suggéré un rapprochement entre les clubs de basket de Lons et Montmorot. Qu’en pensez-vous, vous qui les avez longtemps côtoyés en tant qu’ancienne vice-présidente en charge des sports à l’agglomération ?
Cette approche est complètement hors sujet dans le contexte que nous connaissons.
A l’heure où l’ALL Jura Basket présente un tel déficit et semble vouloir opérer des modifications structurelles et sportives, il ne faut pas complexifier la gestion de l’association.
Pour avoir accompagner les clubs dans une démarche de fusion, on sait que c’est un process long dont la réussite repose sur la volonté et l’équilibre des forces vives… (effectifs, finances, gouvernance…).
Nous sommes donc très éloignés d’un rapprochement des structures.