Face à l’augmentation du nombre de morts sur les routes du Jura en 2022 (29 contre 18 en 2021), le préfet, Serge Castel, a demandé une mise à jour du document général d’orientation pour la sécurité routière. « Ce document élabore une stratégie partenariale et pluriannuelle en matière de sécurité et de prévention routière », a-t-il expliqué, avant de le cosigner avec le procureur, le conseil départemental et l’association des maires.
50 000 euros pour prévenir
Le DGO 2023-2027 définit quatre enjeux prioritaires : les conduites à risque (alcool et stupéfiants, vitesse excessive, téléphone au volant…), les deux-roues motorisés, les mobilités douces (vélos, trottinettes, piétons…), le risque routier professionnel. Le budget du plan départemental d’actions de sécurité routière (PDASR) s’élevait, l’an dernier, à 50 000 euros. « J’attache une forte importance à la pédagogie et notamment dans le milieu scolaire, mais il n’y a pas de sécurité routière sans contrôle, et il y a aussi la sanction », a précisé le préfet.
Cette dernière relève du parquet. « En 2022, 2 000 personnes adultes ont été mises en cause, 70 mineurs et 50 sociétés, a présenté le procureur, Lionel Pascal. La délinquance routière représente 34 % de l’activité. » 74 % des affaires donnent lieu à des poursuites. « Il n’y a aucune indulgence, aucun permis blanc. »
Le conseil départemental est gestionnaire de 3 500 kilomètres de routes, terrain d’un grand nombre d’accidents mais très circulé. « Elles doivent être le plus sécurisées possible, explique Sandrine Treboz, directrice générale des services. 25 millions d’euros sont investis chaque année, avec des carrefours repris, comme celui des Bouleaux au-dessus de Montaigu dernièrement. » 300 agents oeuvrent sur le réseau. Ils participent aux réunions du pôle départemental de la sécurité routière, aux analyses post-accidents…
« Les maires, gestionnaires de la voirie communale, ont à cœur la sécurité en termes de vitesse », a poursuivi Sandrine Gauthier-Pacoud, présidente de l’Association des maires du Jura, citant les installations de plateaux, chicanes, radars pédagogiques… L’élue a également mis en avant la problématique des trottinettes électriques en agglomération.
ENCADRE
2022 en quelques chiffres
En zone gendarmerie, 15 582 infractions ont été relevées. 51 802 personnes ont soufflé. 1 924 infractions avec un téléphone ont été constatées.
En zone police, les conduites sous stupéfiants ont augmenté de 120 %, avec alcool de 18 %, les refus d’obtempérer de 30 %.
CITATION
Commissaire divisionnaire Bertrand Pic : « Les refus d’obtempérer ont augmenté de 30 %. Ces personnes prennent des risques pour eux, pour les services de police et pour les autres usagers de la route. C’est peut-être une nouveauté dans notre département et c’est particulièrement inquiétant ».