Au royaume des incapables

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Ce devait être “le” match de l’année. La grand-messe du ballon rond. La confrontation entre les deux meilleurs clubs du monde. Une véritable opposition de styles entre les Reds de Liverpool au jeu rapide, technique, offensif et les Merengue du Real de Madrid plus expérimentés, moins mordants, davantage dans la gestion des temps forts ou faibles, potentiellement individualistes, mais beaucoup plus opportunistes. Et finalement plus efficaces. Le résultat l’a d’ailleurs prouvé.
Ainsi, les amateurs de football des cinq continents avaient les yeux braqués sur la France et son stade du même nom, samedi soir, pour cette finale de la Ligue des Champions qui promettait tant.
Or, et c’est peu de le dire, le spectacle extra-sportif que notre cher pays a infligé aux centaines de millions de téléspectateurs fut aussi indigne que ridicule. Il vient montrer, démontrer, à quel point l’amateurisme, l’incompétence et les insuffisances de toutes sortes règnent en maître au royaume des incapables que nous sommes devenus.
Alors que la rencontre devait démarrer à 21h, celle-ci fut reportée d’une quarantaine de minutes, puisque près d’un millier de supporters se retrouvaient toujours bloqués aux portes de notre enceinte sportive nationale de Saint-Denis. Du jamais vu !
En se remémorant que c’est sur cette même pelouse qu’en 1998, Zidane et les siens ont remporté la première Coupe du Monde de l’Histoire du football français, comment ne pas avoir honte d’un tel tableau ? Comment ne pas ressentir que notre pays se retrouve bel et bien en proie à une effrayante décadence ? Comment ne pas considérer qu’il n’est devenu plus que l’ombre de lui-même, otage du politiquement correct, du progressisme forcené et d’une technocratie complètement hors-sol ?
Car ce ne sont pas les brèves excuses bredouillées par Gérald Darmanin au journal de 20 heures de TF1 qui atténueront quoi que ce soit quant aux nombreux débordements et au maintien de l’ordre particulièrement chaotique qui en a découlé (les forces de l’ordre ont eu recours au gaz lacrymogène sur des individus pourtant munis de billets, dont des enfants !). Du bout des lèvres, le ministre de l’Intérieur concède :
« Il y a eu des images déplorables et des utilisations qui n’ont pas été proportionnées. Nous prendrons contact pour nous en excuser ». Circulez, y’a rien à voir !
Idem chez Emmanuel Macron, qui avec son ton hautain habituel (bien que fraîchement réélu avec seulement 58%), préfère se réfugier dans le déni d’un méprisant “no comment”, lorsqu’il est interrogé à ce sujet. Passant ainsi sous silence le fait que de véritables gangs organisés ont œuvré en toute quiétude à leur basse besogne (pillages, violences, intimidations…) avant et après la rencontre, aux abords du stade.
Inutile de pointer du doigt l’UEFA, les supporters de Liverpool, ou les forces de l’ordre. C’est tout en haut de la chaîne de commandement et de la coordination qu’il faut chercher l’erreur. Notamment sur la capacité (plutôt l’incapacité) française à organiser des événements sportifs majeurs à un an du Mondial 2023 de rugby et à deux ans des Jeux Olympiques à Paris…
Un tel fiasco est impardonnable. La confiance est définitivement rompue. En ce sens, la formidable opportunité des prochaines échéances électorales des 12 et 19 juin, pourrait immédiatement mettre un tranchant coup d’arrêt à la révoltante arrogance de notre exécutif si défaillant…