Cette précampagne présidentielle est formidable. A l’image de notre époque, elle s’avère même inédite de par les retournements de situation et ubuesques épisodes qui l’animent, avec plus ou moins d’habileté. Souvent moins que plus d’ailleurs…
Car qu’il s’agisse des habituels croche-pieds, sinon des tacles par derrière destinés à faire obtenir ou échouer les parrainages des concurrents en fonction de ce que leur candidature parvient à rassembler ou diviser, ou bien des ralliements de dernière minute sous les ailes du favori des sondages espérant ainsi, si tout se passe comme il se devrait, avec un peu d’opportunisme électoraliste, pouvoir glaner un poste prestigieux (et le salaire à cinq chiffres qui va avec) au printemps prochain, ou encore des stratégies emberlificotées s’emparant soudainement d’un sujet de société à la une de l’actualité pour le transformer en étendard idéologique, afin d’y inclure insidieusement l’implication militante de certaines minorités radicales, les manœuvres d’arrière-cour vont bon train.
Les coups de Trafalgar s’enchaînent. Ainsi va la vie politique, l’arène sans foi ni loi où tous les coups sont permis, marigot de paniers de crabes, dont nous ne sommes que de bien ternes spectateurs, ébahis, résignés, souvent désolés sinon dégoutés de constater tant de bassesse affichée par ceux prétendant pourtant incarner le sommet de l’État et postulant à la direction de l’ensemble des appareils du pays.
Quoi de mieux pour alimenter la défiance populaire ?
A défaut de débats apaisés, éclairés, enrichissants, arguments contre arguments, il semble apparaître aujourd’hui que la méchanceté, la jalousie, la médisance, la trahison et la malhonnêteté aient pris le pas sur la noblesse du rôle politique. Que les codes de la « profession », pour ne pas dire de cette vocation (supposée désintéressée car tournée vers la concorde collective, et l’amélioration permanente du quotidien), soient regrettablement entachés de comportements déviants, révélateurs d’une défaillance caractéristique d’individus aigris, souffrant d’infériorité, se sentant pris au piège de leur équation personnelle sans issue, et obligés de parasiter tous ceux pouvant potentiellement à leurs yeux, apparaître meilleurs qu’eux. Ce qui leur est insupportable. Car en réalité, ils les envient, mais n’oseront jamais (se) l’avouer…
Vaine et abjecte manœuvre de sabotage, pour ceux-là qui, quoi qu’il en soit, auront prochainement à rendre compte de leurs honteux et pathétiques agissements sur la place publique. Vivement la suite, au prochain épisode…