Éditorial

Anachronisme

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C’est en milieu de semaine dernière que la nouvelle est tombée.
Le nombre quotidien de nouveaux cas de contaminations au Covid-19 venait tout juste de dépasser 300.000 en moyenne sur les sept derniers jours.
Précisément, ce ratio atteignait 309.433 cas quotidiens contre 281.965 le mardi précédent. Un nombre révélateur de notre situation, car permettant de lisser les écarts observés d’un jour à l’autre, souvent artificiellement créés par des « problèmes de collecte de données ». Et ainsi, de mieux discerner la dynamique réelle de l’épidémie.
Selon les chiffres publiés mardi 18 par Santé publique France, un nouveau record a même été franchi avec 464.769 nouveaux cas de Covid-19 recensés sur les dernières 24 heures contre 102.144 la veille. Le précédent record de contaminations remontait au 3 janvier, avec 430.341 personnes testées positives en 24 heures.
Toujours mardi dernier, le nombre de personnes hospitalisées avec un Covid-19 (et non pas seulement à cause du Covid-19) atteignait 26.593, contre 25.776 lundi et 23.371 le mardi précédent. Dans les unités de soins critiques, qui s’occupent des malades les plus sévèrement atteints, les chiffres sont en légère baisse. Ils enregistraient mardi 3.894 patients, contre 3.913 lundi et 3.969 la semaine passée.
Mais, car il y a un mais… Omicron vient désormais troubler les règles du jeu, et désorienter les priorités du débat.
En effet, il suffit de prendre un peu de hauteur (sur la planète), c’est-à-dire d’observer les statistiques à l’échelle mondiale pour s’apercevoir qu’en termes de cas graves et de décès, cela n’a absolument rien à voir avec ce que nous avons connu précédemment.
Les données sont très claires : plus d’un million d’individus sont infectés chaque jour dans le monde, ce que nous n’avons jamais vu jusqu’alors. Mais concernant le nombre de morts ou de cas les plus critiques, nous sommes au plus bas niveau depuis fin octobre 2020 ! Ne pas l’écrire serait mentir…
Ce qui prouve, si besoin le nécessitait, que de se fier uniquement au nombre de contaminations n’a plus beaucoup de sens aujourd’hui.
Outre relativiser, on peut ainsi légitimement s’interroger.
Cette ambiance anxiogène (pour ne pas dire apocalyptique) est-elle réellement justifiée ? La récente adoption du texte imposant le pass vaccinal jusqu’au 31 juillet, est-elle pertinente ? A qui profitent ces contraintes ? A l’homme providentiel, météore jupitérien, chevalier blanc du libéralisme, qui va venir nous en délivrer avant le printemps ? En espérant par cet ultime coup d’esbroufe, occulter à l’approche de cruciales échéances électorales, toutes les révoltantes défaillances et autres injustices sociales qu’il nous faut subir sans broncher ? Est-ce le dernier scénario cousu de fil blanc auquel il nous faut assister, en tant que spectateur inerte de notre existence et de notre avenir ?
Finalement, ne serions-nous pas, comme trop souvent depuis le début de cette sombre affaire, en plein anachronisme ?
Ce moindre mal est à souhaiter, car de fait, il laisserait entrevoir la prochaine issue d’une bien mauvaise plaisanterie politicienne. Une impasse idéologique, qui n’a que trop duré…