Villers-Farlay. Hélène, une vie entre couture et tricot

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HELENE PIERREE
Hélène et quelques-unes de ses réalisations.

Hélène Pierrée, 91 ans, a des doigts de fée.

Durant plus de 50 ans, ils ont cousu des étoffes pour des grands noms de la mode.


Originaire du XIVe arrondissement de Paris, elle a posé ses valises à Villers-Farlay, dans le Jura, il y a deux ans. « Au décès de mon mari, mon fils m’a proposé de me rapprocher de lui, mais ici mon quotidien est bien différent. C’est dur d’être à la campagne, de ne pas pouvoir aller en ville, faire ce que l’on a envie de faire », confie-t-elle. Hélène n’a jamais conduit, à Paris, les bus et le métro suffisaient à ses déplacements. Aujourd’hui, ce manque de mobilité lui pèse, mais elle trouve du réconfort dans le tricot. « Comme je n’avais plus d’atelier, je ne pouvais plus faire de couture alors j’ai commencé à tricoter. »

Depuis, elle mêle les couleurs avec ingéniosité, assemblant les restes de laine que lui offrent les infirmières de l’hôpital. « Je n’ai jamais une pelote entière, alors je marie les couleurs. » Comme dans sa vie, elle compose avec ce qu’elle a, ajustant, inventant, toujours avec une patience infinie.

Une femme de cœur

Outre les aiguilles et les pelotes qu’elle ne lâche jamais, elle va tous les jeudis au club du troisième âge à Mouchard. « A Paris, je m’occupais de personnes qui ne pouvaient plus se déplacer, faisant leurs courses, leur apportant un peu de compagnie ». Aujourd’hui, ses tricots portent cet héritage : celui d’une femme qui donne, encore et toujours, un peu de chaleur aux autres. « Tricoter me détend », dit-elle simplement. Et dans chaque maille qu’elle forme, c’est un peu de son histoire qui se raconte, une histoire faite de dévouement, de créativité et d’un amour discret mais profond pour ceux qui l’entourent.