L’invitée de la semaine : Valérie Faton

Après vingt-huit années consacrées à la Chambre de métiers, la Jurassienne se lance un nouveau challenge au service du territoire en prenant la direction générale de la CCI Jura.

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Pourquoi avoir choisi de prendre la direction générale de la Chambre de commerce et d’industrie ?

 

Je voulais me recentrer sur le territoire Jura car à la Chambre de métiers, j’oeuvrais sur toute la Bourgogne-Franche-Comté. Jurassienne de naissance, j’aime le Jura, tout ce qui touche à son développement me touche. Et les deux chambres ont un objectif commun : le développement des entreprises.

 

Quelle est votre priorité ?

 

Les réseaux consulaires sont dans des phases d’évolution importantes. Nous devenons des établissements experts avec des prestations payantes pour les entreprises. Nous n’avons plus de ressortissants mais des clients. Nous ne rendons plus exclusivement un service public, mais nous accueillons et accompagnons des clients. Ce travail a été commencé et doit être poursuivi. Je vais continuer à accompagner les équipes dans ce sens.

 

Dans quels domaines la CCI Jura peut-elle accompagner les entreprises ?

La création d’entreprises, leur transmission, le développement durable, l’environnement, les RH, la marque employeur, comment faire venir des ressources dans le Jura, la cybersécurité, la connaissance des métiers, les dispositifs d’aide au développement, le bilan de compétences, la formation des jeunes… La palette est large.

 

Parlons emploi. Les patrons ne trouvent pas d’employés mais des chômeurs ne trouvent pas de patron répondent certains. Quelle est votre vision ?

 

Le taux de chômage moyen dans le Jura est de 5,2 %. Nous sommes à la limite du plein emploi. Les personnes qui sont en recherche de travail en sont éloignées par leurs compétences, une problématique de mobilité… Nous devons mobiliser tout ce qui existe et est méconnu pour faire matcher les offres et demandes, en proposant des périodes d’observation, de formation… Une convention nationale vient d’être signée entre la CCI et Pôle emploi. Nous allons essayer de mobiliser ces dispositifs méconnus car il y a encore une marge pour emmener les demandeurs d’emploi vers les entreprises. C’est un enjeu parce que le manque de personnel, quel que soit le niveau, représente un frein pour les entreprises.

 

Quels sont les prochains rendez-vous de la CCI ?

 

Nous organisons la semaine de la création des entreprises du 20 au 24 novembre et la semaine de l’industrie du 27 novembre au 3 décembre. Deux ateliers intéressants sont programmés à destination des entreprises : google – comment toucher une audience sur mobile le 6 novembre après-midi et tout savoir sur la micro entreprise le 7 novembre matin.

 

Combien d’entreprises accompagne la CCI Jura ?

 

28 collaborateurs (sans compter les sept permanents de l’EMC et les prestataires sollicités pour les formations) peuvent accompagner potentiellement 13 400 entreprises. Ce chiffre montre toute la richesse économique de notre département. Il représente à la fois des grosses industries, des PME plus petites, des starts up, des commerçants… J’ai appris à connaître la région Bourgogne-Franche-Comté et le Jura n’a vraiment pas à rougir sur ses atouts : activités économiques, qualité de vie, positionnement géographique…

 

Un mot sur les difficultés rencontrées par le Haut-Jura. Comment accompagner ce territoire ?

 

Il faut que nous arrivions à faire émerger ses richesses. Nous ne pourrons pas déplacer la Suisse ! Le Haut-Jura est un territoire résilient, il faut lui laisser faire sa mue. Il redeviendra un territoire dynamique.

C’est en mobilisant des dispositifs qu’il va évoluer dans le bon sens comme Terre d’Emeraude le fait en étant candidat à Territoires d’industrie. Ce label s’adresse à des territoires en reconversion. Il faut être patient, cela ne se fait pas d’un claquement de doigts.
Le génie jurassien, nous devons le montrer. Toute la puissance, toutes les compétences, toute l’énergie du Jura ! J’ai travaillé pour les artisans, maintenant je travaille pour les industriels et les commerçants. Il faut les aimer ces gens-là ! Les chefs d’entreprise aiment les salariés et sont fiers de leur donner de bonnes conditions de travail. J’aime ces gens-là ! Je suis admirative et je suis à leur service. Leur rendre visite me prendra une partie de mon agenda. Je suis à leur écoute et je vais les accompagner.