
Sous les anciens remparts du château d’Arinthod, un terrain de 600 m² a retrouvé vie. Jadis jardin puis laissé à l’abandon, cet espace a été transformé grâce à l’énergie de bénévoles et à la volonté municipale. Désormais, il accueille une vigne culturelle destinée à rappeler le passé viticole de la Petite Montagne.
D’un terrain en friche à un projet patrimonial
Longtemps envahi par les broussailles, le terrain est revenu dans le giron communal avant de devenir un chantier collectif. Nettoyage, aménagement, préparation du sol : une équipe de volontaires s’est mobilisée pour redonner à ce lieu une vocation en lien avec son histoire. L’idée : recréer une vigne symbolique, idéalement exposée plein sud.
Des cépages anciens remis en lumière
Le projet a été confié à Jacques Calland, épaulé par Gaël Delorme, technicien viticole à la Chambre d’agriculture du Jura. Ensemble, ils ont mené un patient travail de repérage : dans les haies, les talus et les anciennes friches de Thoirette à Légna, en passant par Condes, Boutavent, Vosbles ou Cornod, ils ont collecté des fragments de ce patrimoine oublié.
En 2022, une centaine de boutures issues de ces trouvailles ont été plantées. Parmi elles, des cépages caractéristiques de la Petite Montagne au XIXe siècle : Chardonnay, Savagnin, Pinot noir, Poulsard, Beclan, Corbeau, Gamay, Gueuche, Mondeuse, Peloursin ou encore Gouais.
En 2023, la parcelle s’est enrichie de variétés contemporaines, résistantes et adaptées aux défis climatiques actuels, comme le Voltis, le Floréal ou le Sauvignon gris.
Des experts au chevet des ceps
Pour identifier avec précision ces cépages oubliés, plusieurs spécialistes ont prêté leur savoir. À l’invitation de Gaël Delorme, Léa Garcin animatrice du réseau des Partenaires de la sélection des vignes (Institut Français de la Vigne et du Vin), Max André, ampélographe amateur, ancien professeur de biologie, botaniste originaire de Franche-Comté, président de la Société botanique de Franche-Comté et Jean Michel Boursicot ampélographe, professeur en retraite (SupAgro Montpellier) ont examiné chaque plant avec minutie.
Durant deux heures, feuilles, fleurs, bourgeons, grains et bois ont été passés au crible.
Quelques variétés, comme l’Isabelle, la Labrusca ou l’Alicante, ont pu être reconnues immédiatement. Mais pour d’autres, il faudra compléter les recherches et revenir sur place afin de confirmer l’identité.
Une première récolte attendue
Cette vigne, témoin vivant du patrimoine local, devrait livrer ses premiers raisins dans les prochaines semaines. Un moment attendu par tous ceux qui se sont investis dans cette aventure, symbole d’un territoire qui cultive sa mémoire autant que son avenir.