Un soutien pour les chefs d’entreprise en difficulté

Ludovic Lecomte a présidé la première assemblée générale de l’association Apesa 39, entouré d’André Torandell, trésorier, et de Laurence Guillaume, conseillère entreprises CCI Jura et référente de l’association. Il a rappelé qu’il n’y a rien d’honteux à avoir des difficultés.

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De g. à d., Christine Bugaud, Ludovic Lecomte, André Torandell et Jean-Pierre Parizon, président de la CCI Jura.

Depuis mars 2022, quand Apesa 39 (aide psychologique aux entrepreneurs en souffrance aigüe) a été créée, son président Ludovic Lecomte est intervenu auprès de plusieurs organismes afin de faire connaître le dispositif. 25 sentinelles, des gens formés par un psychologue clinicien, peuvent rencontrer dans le Jura des entrepreneurs en difficulté. S’ils constatent qu’ils sont en souffrance, avec leur accord verbal, ils envoient des fiches alertes au psychologue RMA (ressource mutuelle assistance) qui évaluera dans les 24 h la gravité de leur état psychologique. Un psychologue proche de leur domicile prendra alors le relais qui prodiguera cinq entretiens, en présentiel, financés par Apesa 39. La prise en charge d’un accompagnement est de 425 euros.
« Il n’y a rien d’honteux à avoir des difficultés », a insisté Ludovic Lecomte. Jean Fairy, président directeur général de la SAS Ferrier à Cousance, qui a soutenu l’association, a témoigné : « J’ai connu des chefs d’entreprises qui ont perdu leur entreprise, leur santé, leur famille, leurs rêves, leur avenir, leur fierté. Nous ne pouvons pas laisser ces gens seuls, nous devons les aider. Voilà pourquoi il est important de soutenir une association comme Apesa ».
Apesa 39 cherche à recruter des sentinelles et surtout de nouvelles adhésions pour promouvoir le plus possible ce dispositif. Ses bénévoles veulent aussi collecter des fonds supplémentaires. L’association ayant plus d’un an d’existence, elle peut être reconnue d’utilité publique et les démarches sont en cours dans ce but afin de permettre aux entreprises ou particuliers qui font un don d’avoir des réductions d’impôt. Le dispositif est aujourd’hui aussi ouvert au conjoint qui subit parfois des dommages collatéraux. « Après la Covid, la crise énergétique, la trésorerie des entreprises a beaucoup diminué. Les aides de l’Etat, ça ne va pas durer, donc nous nous attendons à une recrudescence des fiches alertes », s’inquiète le président.

La principale difficulté, le prix de l’énergie

Ludovic Lecomte a demandé à Christine Bugaud, inspectrice des finances publiques, de présenter le service partenariat des TPE & PME, financé par le ministère de l’économie, des finances et de la relance, et celui du travail, de l’emploi et de l’insertion. « En 2023, j’ai déjà orienté 44 entreprises, surtout vers les aides de l’Etat pour le gaz et l’électricité, alors qu’en 2022, sur la totalité de l’année, j’en avais accompagné 45. »
D’après la professionnelle, les entreprises en difficulté sont essentiellement des micro-entreprises mais pas seulement, surtout dans l’industrie manufacturière, puis l’hébergement/restauration, puis le commerce. « La principale difficulté est la hausse du prix de l’énergie. En 2022, c’était le besoin de trésorerie. »