Jura : l’invité de la semaine : Philippe Pelletier

L'auteur jurassien vient de sortir son deuxième roman. Son principal ingrédient ? La passion amoureuse. Déraisons brulantes et exaltations torrides garanties... Quoi de mieux pour commencer l'année ?

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Philippe Pelletier.

Philippe Pelletier, pourquoi et comment la passion amoureuse vous a inspiré ce deuxième roman ?

La passion, principalement amoureuse est une question qui m’a toujours… passionné.
Cet espèce d’état second, de transe qui saisit un être de raison et arrive à l’entraîner dans la déraison a quelque chose de captivant. L’individu qui traverse un tel état vit une sorte de transcendance qui le porte, le transporte au-delà de lui-même jusqu’à ce qu’il s’échappe à lui-même.
L’être insidieusement est gagné par une fièvre qui le dévore lentement, d’où ce titre la Dévorante donné à mon ouvrage.
Étant plus jeune, j’ai lu avec intérêt le livre de Stefan Zweig qui a abordé ce thème dans son roman Amok ; peut-être une cinquantaine d’années plus tard ais-je voulu inconsciemment lui rendre hommage…

Selon vous, le désir passionnel et l’amour, plus classique, vécu « normalement » au quotidien sont-ils compatibles ?

Qu’y a-t-il de commun entre l’amour passionnel et l’amour ? Vaste question.
Il existe indéniablement des points communs mais je pense plus de points divergents à ces deux états d’esprit.
Les deux phénomènes régissent tous deux les rapports entre deux individus. L’amour s’il connaît des périodes paroxystiques, notamment à ses débuts permet une relation somme toute sous contrôle.
Tel n’est pas le cas de la passion ; bien souvent, elle débute par un attrait entre deux personnes qui progressivement entraîne l’une vers l’autre jusqu’à atteindre une ascension aux extrêmes susceptibles de plonger l’un et l’autre des protagonistes dans l’incompréhension totale.
Ce qui m’a frappé, en discutant avec des ami(e)s c’est que si l’amour est bien souvent partagé, la passion, elle, est bien souvent univoque.

Alors, qu’il s’agisse de durée dans le temps ou de réciprocité des sentiments, vaut-il mieux être passionné ou amoureux ?

Tout dépend de quel côté l’on se situe…
Comme le dit Fabrice Lughini :
« C’est très embarrassant d’être aimé. Les femmes et les hommes ne s’aiment pas bien.
Si l’on ne fait qu’un, c’est lequel ? »

Après avoir abordé ce sujet brûlant, quels sont vos projets pour la suite ?

Quand, comme moi, on se lance dans le travail d’écriture à un âge déjà avancé, une foultitude d’idées se bousculent dans votre tête.
Oui, bien entendu, j’ai de nouveaux projets d’écriture. J’ai commencé un certain nombre de textes traitant de sujets divers et pour certains divertissants que j’envisage à terme de rassembler dans un recueil de nouvelles.
Par ailleurs, certains, parmi les lecteurs qui ont bien voulu se plonger dans mon premier roman « Voyage au bout du bout », m’ont fait le reproche de leur laisser le soin de terminer ce roman selon leur propre envie ; de ne pas avoir mis le mot fin aux aventures de mes deux héros… je m’interroge aujourd’hui sur une suite possible.
Enfin, dans un autre registre, étant grand-père, j’aime inventer des historiettes pour mes petits-enfants… on ne sait jamais, peut-être illustrées trouveraient-elles grâce aux yeux d’un lectorat plus jeune ?
Mais pour l’instant comme vous le dites fort justement tout ceci n’en est encore qu’au stade de projets.

« La Dévorante » éditions « Les peuples de la Nuit », prix 19 euros à commander dans votre librairie.
Une séance de dédicaces sera organisée par la librairie La Passerelle à Dole le samedi 13 janvier 2024.