Jura. Théo Vassal, triple champion de France : « Tant que je peux, je veux continuer route et cyclo-cross »

En une semaine, il a raflé trois maillots tricolores. À 18 ans, Théo Vassal, installé à Blégny près de Salins-les-Bains, est devenu triple champion de France : contre-la-montre, chrono mixte et course en ligne. Un exploit qui confirme le talent précoce de ce Jurassien, déjà membre de l’équipe junior Décathlon AG2R La Mondiale, et qui rêve désormais de se hisser un jour au départ du Tour de France.

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Théo Vassal champion de France

Il y a des semaines qui marquent une vie. Pour Théo Vassal, jeune coureur, dont les parents habitent Blégny près de Salins-les-Bains, la dernière a été exceptionnelle : trois titres de champion de France remportés coup sur coup. D’abord le contre-la-montre individuel, puis le contre-la-montre mixte avec la sélection Bourgogne-Franche-Comté, et enfin la course en ligne, comme un point d’orgue. À 18 ans, celui qui a grandi dans le Jura savoure encore l’émotion de ces victoires, tout en gardant la tête tournée vers l’avenir.


Vous avez quitté Jura Cyclisme ?

« Non, c’est toujours mon club, c’est là que j’ai ma licence. Sur les courses nationales, on représente sa région, et à l’international je cours avec Décathlon AG2R La Mondiale, qui est plus un centre de formation qu’un club. Mais Jura Cyclisme reste ma maison, j’y ai fait toutes mes années et j’aime bien y revenir, c’est une manière de dire merci. »

Que ressentez-vous en franchissant la ligne ?

Un sourire s’installe aussitôt sur son visage : « Sur le chrono individuel, c’est beaucoup de satisfaction, le travail de toute l’année récompensé. On s’entraîne 20 heures par semaine, tout est millimétré, rien n’est laissé au hasard. Le chrono par équipe, c’était une belle émotion collective, garçons et filles réunis sur le podium. Et la course en ligne… c’était la cerise sur le gâteau. Gagner le dernier jour, c’est une vraie explosion de joie. »

Le cyclo-cross vous sert-il encore sur route ?

« Complètement. J’essaie de garder le rythme : l’hiver le cross, l’été la route. Beaucoup finissent par choisir l’un ou l’autre, moi tant que je peux, je continue les deux. C’est complémentaire et pour moi indispensable. »

On imagine que ces résultats demandent des sacrifices…

« Oui, forcément. Les études d’abord, il faut un emploi du temps aménagé. Ensuite les entraînements, souvent seuls, qu’il pleuve ou qu’il vente. Et puis les fêtes, les anniversaires manqués. C’est un sport solitaire même si on court en équipe : à l’entraînement, tu n’as que toi-même. »

Quels coureurs vous inspirent ?

La réponse fuse : « Mathieu Van der Poel et Wout Van Aert. Leur style offensif, leur capacité à briller en cross comme sur route. Ce sont mes idoles depuis mes débuts, et ça fait six ans que je les regarde comme modèles. »

Comment voyez-vous les prochaines années ?

« J’entre en U23, face à des coureurs de trois-quatre ans de plus que moi. J’aimerais me démarquer, avoir peut-être une ou deux sélections en équipe de France. Et puis bien sûr, profiter de ce maillot bleu-blanc-rouge sur les prochaines courses. À long terme, l’objectif est clair : passer professionnel et un jour prendre le départ du Tour de France. »

Comment y parvenir ?

« Il faut intégrer une grande équipe. Aujourd’hui, je suis dans la structure junior de Décathlon AG2R La Mondiale, une équipe WorldTour. C’est un vrai atout pour l’avenir. L’étape suivante serait de passer dans leur équipe continentale, pour continuer à progresser. »

Des vacances malgré tout ?

« Deux semaines en septembre après la saison de route, dix jours en février. Sinon, on est toujours en activité. Mais c’est une passion, pas une contrainte. On voyage beaucoup, Allemagne, Espagne, Pays-Bas, Norvège, Suisse… Cette année, il y a même eu le championnat du monde au Rwanda. On commence à être habitués des trains et des avions ! »

Il y a onze ans, en arrivant dans le Jura, Théo était encore un écolier en CE1. Après des années d’athlétisme, il s’est lassé, jusqu’au jour où le Tour de France à la télévision a éveillé en lui un nouveau rêve. « J’ai voulu essayer le vélo, raconte-t-il. J’avais 12-13 ans. » Six ans plus tard, il est triple champion de France et déjà bien décidé à écrire ses propres pages sur les routes les plus prestigieuses.