Surnom

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Gérard Bouvier.

Il y a si longtemps que je vous propose des grands mots comme autant de grands remèdes pour nous aider au quotidien que me vient aujourd’hui l’envie de vous entretenir plutôt de ces petits mots câlins (ou pas) que sont les surnoms. Nous en abusons volontiers, et les surnoms sont partout.
Surnoms amoureux dans l’alcôve : « mon bébé », « ma caille », « mon trésor », « mon chou », « ma petite poulette », « mon chaton », « choupinette ». Et aussi : « mon lapin », avec cette tragique et redondante envie d’ajouter « poil aux mains ». Et « ma princesse », « mon poussin », « ma chatte », autres candidats à la grosse poilade…
Ces surnoms peuvent paraître ridicules brut de décoffrage, à froid et en public. Mais dans le feu de la conversation ils font bonne figure. Et lors des ébats amoureux en lumière tamisée ils sont du plus bel effet, encadrés de quelques « encore ! » ou « plus fort ! » ou « tu viens, là ? » ou « bon ! tu te souviens que je me lève à 7 heures demain ? »

On retrouve aussi les surnoms aux antipodes des ébats amoureux : dans les débats politiques… Le plus souvent abrités par l’anonymat -un machin bien pratique- les surnoms permettent de rabaisser les grands de ce monde à notre hauteur. Celle des mots qui dépassent notre pensée.

Bien sûr ces surnoms doivent être, dans la mesure des possibilités, désobligeants et vexatoires sinon où serait l’avantage ? On a Micron, Mac-rond, Jupiter, Méluche, Sardine Ruisseau, Flanby, Bécassine, Sarkozette, Naboléon, Courage Fillon…

Jacques Chirac qui au fil des ans grimpe dans les sondages était Chichi mais aussi du temps de sa splendeur (paraît-il volage) « 5 minutes, douche comprise ». Pauvre Bernie.