Michel Benessiano, maire de Sermange, à côté de la fontaine rénovée.

Michel Benessiano, maire de Sermange, a débuté l’inauguration par un long discours reprenant l’ensemble du projet. Au total, il aura fallu 6 ans de réflexion pour mener à bien cette réhabilitation dont les travaux débutèrent en novembre 2020. Véritable emblème historique de la commune, la fontaine de Sermange date du XVIIIe siècle et est l’œuvre de Antoine-Louis Attiret.

Peu après midi, le ruban inaugural fut coupé par le maire du village.

« La particularité [de cette fontaine], ce sont les colonnes avec ce que l’on appelle les colonnes baguées et ornées de congélation », explique Michel Benessiano. Des colonnes qui font écho à celles de la Saline royale d’Arc-et-Senans. Antoine-Louis Attiret était contemporain de Claude-Nicolas Ledoux. Ces colonnes sont aussi visibles sur les deux fontaines Médicis, respectivement au jardin du Luxembourg (Paris) et au jardin de Boboli (Florence).

 

Michel Benessiano, maire de Sermange, a débuté l’inauguration par un long discours reprenant l’ensemble du projet.

Une restauration urgente

Au fil des années, le monument s’est largement dégradé. L’édifice penchait même dangereusement. C’est pour préserver le symbole de la commune, véritablement lieu de rassemblement, que la municipalité a souhaité que cette fontaine unique soit restaurée.

Au cours de cette restauration, 5 micropieux qui descendent à 9 mètres de profondeur furent positionnés. L’ensemble a été supervisé par un architecte de Lons-le-Saunier qui fit, par exemple, de réelles découvertes sur le réseau hydraulique très complexe autour de la fontaine.

Mais pour Sermange, petite commune de moins de 300 habitants, le coût d’une telle opération n’aurait pas été possible sans le soutien de différentes entités, dont la mission Bern.

 

98% de subventions

Aide exceptionnelle, la fontaine de Sermange a été soutenue par la mission Bern, qui a apporté les 59 000€ manquants pour boucler le budget.

« En septembre 2017, le président de la République a confié à Stéphane Bern une mission d’identification du patrimoine en péril et surtout de recherche de nouvelles sources de financement pour le restaurer. Et c’est de cette initiative qu’est né le fameux loto du patrimoine, dont le produit est attribué à la Fondation du Patrimoine pour sa mise en œuvre », souligne Madame Garnier, représentante de la Fondation du Patrimoine qui représentait aussi la mission Stéphane Bern et le loto du patrimoine lors de l’inauguration.

Madame Garnier, représentante de la Fondation du Patrimoine.

« 4806 sites en péril ont été signalés grâce à la plateforme mission Bern », ajoute-t-elle, avant de préciser que « dans le Jura, la grande fontaine de Sermange a été sélectionnée en 2020. En 2019, c’était l’abbaye de Baume-les-Messieurs. Il y a trois phases de travaux à Baume-les-Messieurs et la première est terminée. En 2021 pour le Jura, la maison de Louis Pasteur d’Arbois a été sélectionnée comme site emblématique Bourgogne-Franche-Comté. Et ce sont les remparts du fort des Rousses, qui sont non protégés, qui ont bénéficié du loto au titre du département en 2021. L’annonce de la sélection 2022 est prévue pour la fin du mois d’août de cette année ».

Des travaux dont le coût s’élève à 283 000€ TTC, dont 277 000€ de subventions, soit près de 98%. Obtenir un tel niveau de subventions est extrêmement rare. « Nous avons la fierté d’afficher un joli courrier de Monsieur le préfet qui nous autorise à dépasser 80% [de subventions], ce qui nous fait un taux quand même relativement exceptionnel », confie le maire de Sermange. La DRAC (à hauteur de 48% du montant global), la mission Bern (à hauteur de 21% du montant global), le Conseil départemental du Jura (à hauteur de 13% du montant global) et des dons (à hauteur de 2697€ pour 17 donateurs) soutinrent ce projet.

 

« J’avais toujours l’habitude d’entendre dire : 100% des gagnants au loto ont joué. Et bien non ! Non, parce que la commune de Sermange n’a pas joué, mais la commune de Sermange a gagné », conclut Jean-Marie Sermier, député de la 3ème circonscription.

La chorale L’Écho de la Serre apporta la note de fin à la cérémonie.

Peu après midi, le ruban inaugural fut coupé par le maire du village. La chorale L’Écho de la Serre apporta la note de fin à la cérémonie. Une chorale qui cherche d’ailleurs des choristes. Avis donc aux intéressés qui souhaitent chanter les mercredis soirs à 19h30 !