Pour venir à « Back to the trees », il faut le vouloir !
Après être passé par une route forestière, nous voilà au cœur de la forêt de Saint-Vit. À 17h00, heure de l’ouverture du festival, de nombreuses voitures étaient déjà garées sur les bas-côtés. Les plaques d’immatriculation témoignaient de la diversité géographique de provenance des participants : Bouches-du-Rhône, Haute-Saône, Doubs, Val-d’Oise, Côtes-d’Armor…

À 17h00, heure de l’ouverture du festival, de nombreuses voitures étaient déjà garées sur les bas-côtés. Crédit : Anthony Soares.

Des araignées et des archives

Dans la forêt, des stations étaient aménagées. Certaines installations étaient visibles toute la soirée, jusqu’à la fermeture à 1 heure du matin, tandis que pour les spectacles et d’autres événements plus ponctuels, des horaires étaient évidemment indiqués.

« C’est rare de pouvoir montrer son travail artistique en forêt. « Back to the trees » est un lieu de rencontres et d’expérimentations », souligne Samantha, créatrice sonore. Crédit : Anthony Soares.

Notre curiosité a tout de suite été attirée par l’installation « Archives » de la compagnie Le Son qui manque – faisant le lien avec des araignées. Curieux ! Intrigant. Auteure de l’installation, Samantha, créatrice sonore, venait de région parisienne pour l’événement. C’est sa deuxième fois à « Back to the trees ». « C’est rare de pouvoir montrer son travail artistique en forêt. « Back to the trees » est un lieu de rencontres et d’expérimentations », souligne-t-elle.

Elle propose une toile brodée faisant du bruit au toucher. Crédit : Anthony Soares.

Inspirée par l’ouvrage « Autobiographie d’un poulpe » de Vinciane Despret (2021), elle propose une toile brodée faisant du bruit au toucher, comme si les araignées avaient archivé des sons. Une installation liée à « Ils nous regardent » d’Emmanuelle Valion qui a ajouté des yeux aux arbres. Un véritable jeu des sens.

 

Charles Belle présent

D’autres installations ont retenu notre attention comme « Méduses » de Joël Schmitt, où des bouteilles en plastique étaient transformées en méduses. L’occasion de dénoncer la pollution des mers avec cette installation nous invitant à « Back to the see ».

Beaucoup de festivaliers ont aussi apprécié la rencontre avec l’artiste Charles Belle, qui proposait « un moment au rythme de la forêt et du dessin », comme l’explique l’association organisatrice Elektrophonie.

 

L’état de nos forêts : le cas des épicéas

L’Université de Franche-Comté était aussi représentée, avec les laboratoires Chrono-Environnement et ThéMA. Carol Begeot, spécialiste en écologie et en paléoécologie végétale, évoquait notamment le dépérissement des hêtres et des épicéas.

Carol Begeot, spécialiste en écologie et en paléoécologie végétale. Crédit : Anthony Soares.

Attaqués par les scolytes typographes, les épicéas souffrent terriblement. « Si on regarde l’évolution des populations [de scolytes], on se rend compte que les populations ont vraiment explosé sur les premiers plateaux du Jura en 2018. Et ensuite, en 2019, ils ont atteint les deuxièmes plateaux du Jura. Et en 2020, ils ont commencé à s’intéresser au Haut-Jura », décrit Carol Begeot, avant de confier : « On y est allé il y a quinze jours [dans le Haut-Jura], on a mis des pièges à scolytes. Ils étaient remplis. »

 

L’humeur d’Anthony Soares

Lors de notre déambulation dans la forêt de Saint-Vit, nous avons eu la sensation que, certes, l’événement se passe au milieu des bois, mais qu’il ne nous invitait pas tellement à remonter dans les arbres. Au contraire, beaucoup d’installations mêlaient nouvelles technologies et nature.

Le message que j’ai ressenti était plutôt : Soyons des hommes, conscients de la fragilité et de la beauté de nos environnements.