Saint-Vit : logements sociaux, hausse de la fiscalité… Pascal Routhier s’explique

Rencontre avec le maire de la deuxième ville du Grand Besançon également vice-président de Grand Besançon Métropole délégué à l’habitat ; suite au vote du budget 2023 et suite aux annonce de la production de 202 logements afin de réduire la carence en logements sociaux sur la commune, les thèmes de demandes d’éclaircissements ne manquent pas.

0
984
Le maire de Saint-Vit nous accueille dans la nouvelle salle de réunion en Mairie

Certaines voix négatives se font actuellement entendre dans la commune à propos des logements sociaux, vous souhaitiez repréciser certains points ?
« En 2017, lorsque nous avons rejoint le Grand Besançon, Saint-Vit comptait déjà environ 17% de logements sociaux. A l’époque, nous disposions encore de critères dérogatoires mais le Préfet a changé ces critères en éteignant la dérogation en 2022 ; il nous était dès lors imposé de revoir notre politique en la matière, car selon la Loi, les quotas exigés devenaient une obligation ; Saint-Vit doit dès lors se doter d’un minimum de 20% de logements sociaux en rapport au nombre d’habitants. Il y avait donc carence et c’est dans ce cadre que les bailleurs sociaux ont été approchés par la ville, sachant que de tels objectifs ne peuvent se réaliser que sur une programmation sur 5 ans… ».

En effet l’article 55 de la loi solidarité et renouvellement urbain impose aux communes de recréer un équilibre social dans chaque territoire et de répondre à la pénurie de logements sociaux, devant cette réalité, comment avez-vous prévu sa mise en place ?
« Je suis pour la décentralisation, ainsi, je peux indiquer à tous les habitants de Saint-Vit qu’il est hors de question pour moi de créer quelque quartier spécifique ou quelque concentration qui concernerait ces logements sociaux ! Bien au contraire ma vision des choses est tout autre, nous ne sommes pas dans le contexte de récupération d’une population qui émanerait de quartiers sensibles comme Planoise, par exemple, dont certains habitants voient leurs immeubles se déconstruire… De plus notre politique s’articule en direction des jeunes, la ville compte déjà des étudiants bisontins, puis les besoins de la jeunesse seront de plus en plus nombreux compte tenu du bassin d’emploi et d’études que représente notre commune et c’est là le point que je tiens à appuyer concernant ces logements en location ! ». 

Les logements seront ainsi répartis selon Pascal Routhier entre le lieu-dit du Plénot (Lotissement Néolia), le nouveau Pôle multiservice, un nouveau lotissement au nord de la commune d’Antorpe, puis le « Carré de l’habitat » mettra en construction 25 nouvelles habitation neuves dont 15 entreront dans le cadre social à destination des familles.

La hausse des taux de la fiscalité

Il a été décidé d’une hausse de la Taxe foncière quelle sera-t-elle selon vous ?
«  La Taxe Foncière est calculée sur la base d’une valeur locative décidée par l’administration fiscale (dont l’État), laquelle augmentera de 7.1% en 2023), puis sur des taux (dont le taux communal, frais de gestion).
Ainsi, 1000€ de taxe foncière payée en 2022 donnera alors
1000 (taxe foncière 2022) X 1.071 (évolution décidée par l’État de la base laquelle correspond à l’évolution des prix constatés en 2022, décalage d’un an) , soit 1071.00 puis sur cette base 1071.00 X 1.03 (évolution du taux validé par le conseil municipal), soit 1103.13.
Il faut penser à rajouter l’évolution des frais de gestion de 3% pour la commune, soit 103.13 X 3% = 3.09.
Pour un total 2023, si aucune augmentation de taux hors communal : intercommunalité, taxes spéciales, taxes gestion des milieux aquatiques (GEMAPI) n’est appliquée, le contribuable concerné doit s’attendre à devoir régler 1106€, soit en effet une augmentation de 10% ! »,
conclut l’élu, sous le contrôle de son directeur des services.

Pascal Routhier tient à souligner que les taux communaux sont restés stables depuis 15 années : « Mais aujourd’hui, compte tenu de la baisse continuelle de la DGF (dotation globale de fonctionnement), mais également de la DSR (dotation de solidarité rurale) et au vu de l’augmentation très importante du coût des fluides comme l’électricité, le gaz et les carburants, l’inflation qui est venue en plus se rajouter et influencer notre résultat d’exploitation, soit une progression des charges qui se veut actuellement supérieure à la progression des recettes, au vu de tous ces éléments, nous n’avons hélas pu faire autrement tout en nous basant sur seulement 3% à notre niveau, là ou beau nombre d’autres communes sans les citer montent à 15, voire 50% d’augmentation… »

Un avenir placé sous le sens de l’évolution

Pascal Routhier indique enfin sa volonté d’aller encore plus loin, notamment en matière touristique ; la ville n’est en effet pas très dotée en la matière et faire venir une clientèle intéressée n’est pas simple :
« Il est vrai que nous devons nous ouvrir sur le sujet ; Saint-Vit se situe sur une route nationale très passante et il nous faut attirer plus de touristes, pour ce faire j’ai comptabilisé notre attractivité et je vais lancer un programme précis afin de capter les gens pouvant s’intéresser à une ou deux haltes chez nous ! ».

Rendez-vous est pris pour la suite et/ou la mise en œuvre de tous ces sujets.