par Eric Genetet

C’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup, Goldorak a 50 ans, m’a dit ma voisine en me claquant les bises de bonne année. C’est vrai que le formidable robot des temps nouveaux est né en 1975, mais il est arrivé en France 3 ans plus tard.

Il y a donc près d’un demi-siècle, les ados n’étaient pas loin de devenir Actarus ou Phénicia dans les cours de récré et leur envie de sauver le monde était en marche. Ceux de 2025, ont-ils le désir de sauver notre humanité, m’a demandé ma voisine ? « Difficile de répondre à cette question, mais c’est peut-être à nous de leur montrer la voie, de leur dire qu’il y a justement quelque chose à faire, que tout ne se reflète pas dans le miroir des réseaux sociaux ou chez Hanouna, que l’on peut encore croire à un monde de joie et d’espoir, ma sœur », j’ai répondu à ma voisine, qui n’est pas naïve, ni ma sœur d’ailleurs.

Au fait, il y a 50 ans, il allait comment le monde ? En 75, on a dit adieu à Joséphine Baker, Mike Brant, Michel Simon et Pasolini, c’était la guerre au Liban, la chute de Saigon, Andreï Sakharov avait pris conscience des conséquences de la Bombe atomique, sa femme était allée chercher son prix Nobel de la Paix et avait évoqué « l’étrangeté » des autorités de son pays qui privaient les gens, et Sakharov lui-même, de liberté… Il n’a pas vraiment changé le monde, alors ? Est-ce notre manière de le regarder qui a changé ? A priori, c’est un grand convalescent que de plus grands malades encore maltraitent sans relâche. Il y a encore des Bachar qui passent leur vie à détruire celles des autres.

Il y a encore des types dont la cruauté et la bêtise traversent tout l’univers aussi vite que la lumière. Pour quelles raisons ? Aucune valable. On finit toujours par les stopper, mais ils reviennent, comme dans le dessin animé du robot de lumière et d’acier. La différence avec le feuilleton culte c’est que dans la vraie vie, les ennemis de la Terre sont… sur la Terre. « Viens défendre notre Terre, elle est en danger », chantait le générique de Goldorak, alors, plus que jamais, gardons l’œil ouvert.

On vous souhaite une bonne année. 2025, go.

par Eric Genetet