Dans certaines parties de l’Inde, dès que la nuit tombe, des geckos envahissent les murs. Le premier soir où j’en ai vu, ignorant ce qu’étaient ces bêtes, j’ai naturellement eu un petit moment de recul. Ce sont des sortes de gros lézards ! Après quelques recherches sur Internet, je me suis vite rendu compte que ces animaux sont inoffensifs. Ils sont même devenus mignons à mes yeux. De gentils lézards. Jusqu’au jour où l’un s’invita… dans notre chambre.

Nous étions perdus au milieu de la campagne indienne, vers le parc national de Ranthambore. En sortant de cette sorte de camping, autour de nous, c’était vraiment dépaysant ! Des femmes portaient des branches sur leurs têtes. Des porcs se roulaient dans la boue. Des commerçants vendaient tout et rien dans leurs petites cabanes, dont des paquets de chips à 5 centimes d’euro (la monnaie en Inde est la roupie indienne). Ça respirait la pauvreté, d’après nos codes occidentaux, mais ça transpirait le bonheur.

Nous étions trois jours sur place pour espérer observer des tigres, lors de safaris dans la jungle. Évidemment, avec notre chance, nous n’avons vu que des mangoustes, des paons, des antilopes et des singes. Sûrement les animaux les plus communs là-bas… C’est comme si vous faisiez un safari dans le Jura pour voir un lynx et que vous tombiez sur des pies et des vaches. C’est sympa parce qu’on n’en voit pas chez nous, mais voilà quoi…

Lors d’un safari dans la jungle indienne. Crédit : Anthony Soares.

Un soir, alors que la nuit tombait et que les moustiques porteurs du paludisme sortaient attaquer leurs prochaines victimes, un gecko se faufila dans la chambre. Il se cacha derrière notre téléviseur. Impossible de le déloger de là. Nous ne voulions évidemment pas lui faire mal. On essaya bien quelques petites techniques : mais rien à faire ! Il avait décidé de passer la nuit à quelques mètres de notre lit. Nous n’allions quand même pas contredire ce gentil animal, alors, on éteignit la lumière.