Samedi 29 novembre, en fin de matinée, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées dans l’escalier du salon d’honneur de l’ancien Hôtel de ville de Poligny. Dans cette lumière douce qui glisse le long des boiseries anciennes, la sculpture d’André Rigogne a été dévoilée, comme un visage longtemps caché que l’on redécouvre avec respect.
Dominique Bonnet, le maire, a salué non seulement l’œuvre, façonnée durant le confinement de 2020, mais aussi l’homme qui l’avait créée. Né en 1934, disparu en 2024, André Rigogne avait connu très jeune la vie de sculpteur professionnel avant de retrouver ses gouges seulement au moment de la retraite, à Charcigny. Ce retour tardif vers la création portait la marque d’un geste sûr, patiemment repris, comme s’il renouait avec une part essentielle de lui-même.
Le maire a rappelé combien l’artiste avait compté pour la commune, lui qui avait façonné les cabanes de chasse de Poligny. L’œuvre offerte par sa famille trouve désormais sa place aux côtés des bas-reliefs de Robert Geroudet, sculpteur polinois de 1955, tissant un dialogue silencieux entre deux générations d’artisans du bois.
La présence des filles d’André Rigogne donnait à la cérémonie une émotion particulière. Lorsque la toile est tombée, chacun semblait mesurer le geste qui se perpétue. « En découvrant cette sculpture, nous honorons non seulement l’artiste, mais aussi l’homme, et tout ce qu’il nous laisse : beauté, inspiration, et un héritage qui continuera de faire rayonner son nom », concluait Dominique Bonnet.
