Champagnole. Piétons, deux-roues, trottinettes : des chiffres qui font peur !

Les gendarmes de Champagnole ont participé à une opération de grande ampleur pour encourager la prise de conscience collective.

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major bressand montre le lieu de l'accident
Le major Bressand montre le lieu de l'accident. Jeudi 25 avril, un véhicule a percuté un jeune homme sur une trottinette sur une voie cyclable.

En 2024, 3 190 personnes ont perdu la vie sur les routes de France métropolitaine, soit 23 de plus qu’en 2023. Face à ce constat, une opération de grande ampleur sur les 18 départements des régions Grand-Est et Bourgogne/Franche-Comté a été organisée. Cette opération « personnes vulnérables : piétons et deux-roues » s’est déroulée le 25 avril dernier.

Tout au long de la journée, les forces de police nationale et de gendarmerie nationale ont mis en place de multiples points de contrôles routiers afin de prévenir et de réprimer les infractions graves. Ces dispositifs incluaient des contrôles aussi bien fixes que mobiles, positionnés sur l’ensemble des axes de la zone, aussi bien sur les axes structurants que les routes départementales.

Si les opérations de contrôle et de verbalisation sont continues tout au long de l’année, cette opération coordonnée de grande ampleur visait avant tout à encourager la prise de conscience collective. En mettant en place un ensemble de dispositifs visibles, l’objectif était de limiter les comportements à risque générateurs d’accidents.

Deux accidents en une semaine à Champagnole

Hebdo39 a suivi l’opération de la communauté de brigades de Champagnole-Nozeroy, en partenariat avec la police municipale de Champagnole. Un arrêté du maire et des panneaux spécifiques mettent particulièrement en avant l’interdiction pour les deux-roues de rouler sur les trottoirs de Champagnole depuis l’an dernier.

Les trottinettes posent particulièrement problème. « Ces nouveaux déplacements se sont démocratisés et il faut les encadrer, explique le capitaine Laurent Ulm de l’EDSR (escadron départemental de sécurité routière). Il y a beaucoup d’accidents et le Jura n’est pas épargné. » Au 25 avril, 6 accidents ont été recensés depuis le début de l’année concernant des personnes vulnérables dont trois avec des trottinettes.

La veille de l’opération, un accident s’est justement produit à 50 mètres de la gendarmerie. Un jeune homme qui se déplaçait en trottinette sur la piste cyclable a été percuté par une voiture qui tournait à droite sur le parking de l’ancien Intermarché. A priori, son conducteur lui a coupé la route et le jeune, sérieusement blessé, a été emmené au centre hospitalier de Besançon. La semaine précédente, toujours à Champagnole, un accident avait impliqué deux personnes sur une trottinette.

Ce qui est interdit, a rappelé le commandant de la communauté de brigades, le major Sébastien Bressand, aux seules deux jeunes filles contrôlées sur une trottinette lors de l’opération. Elles ont écopé d’une amende de 135 €.

Quelques chiffres

Les usagers des modes de déplacements doux (piétons, cyclistes, EDPM – engins de déplacement personnel motorisés) représentent 22 % des personnes tuées en 2024 et les deux-roues motorisés 23 %.

Le risque de mortalité à vélo est 4 fois plus important qu’un véhicule de tourisme. Le cycliste est présumé responsable dans 1/3 des accidents mortels les impliquant.

Le risque d’être tué au guidon d’un cyclomoteur, pour une distance d’un kilomètre parcouru, est 17 fois plus important qu’au volant d’une voiture.

Pour la même comparaison motocyclette/voiture, le risque est cette fois-ci 22 fois supérieur. Ce facteur croît jusqu’à 24 pour un conducteur de moto lourde (> 125 cm3).

Les principales catégories de piétons touchées par l’accidentalité sont les personnes âgées de 75 ans et plus en milieu urbain en journée, les piétons de 18 à 44 ans de nuit hors agglomération et sur autoroute.

En agglomération, les accidents surviennent majoritairement de jour : 67 % des décès. Hors agglomération, les accidents surviennent majoritairement de nuit : 78 % des décès.

En tant que piétons, les enfants (0 à 13 ans) et les adolescents (14-17 ans) sont fortement concernés par ces accidents. Dans les 3/4 des cas, l’accident survient à moins de 500 m du collège.

Une réglementation spécifique pour les trottinettes électriques

Il est interdit de conduire sous l’influence de l’alcool ou après usage de stupéfiants. La conduite d’un EDPM est interdite à toute personne de moins de 14 ans. Il est interdit d’être à plusieurs sur l’engin : l’usage est exclusivement personnel. Il est interdit de porter à l’oreille des écouteurs ou tout appareil susceptible d’émettre du son, ou d’utiliser le téléphone tenu en main. L’assurance de l’EDPM est obligatoire pour tous les utilisateurs. Il est interdit de circuler sur le trottoir. Sinon l’EDPM doit être tenu à la main. En agglomération, il est obligatoire de circuler sur les pistes et bandes cyclables lorsqu’il y en a. A défaut, les EDPM peuvent circuler sur les routes dont la vitesse maximale autorisée est inférieure ou égale à 50 km/h. Hors agglomération, leur circulation n’est autorisée que sur les voies vertes et les pistes cyclables. Depuis le 1er juillet 2020, les EDPM doivent être équipés de feux de position AV et AR, de catadyoptre, d’un système de freinage et d’un avertisseur sonore.

Rappel pour les enfants. Le casque est obligatoire pour les enfants de moins de 12 ans, conducteur ou passager d’un cycle. Il est interdit de rouler sur les trottoirs, sauf pour les enfants de moins de 8 ans, à allure raisonnable.