PEL, LEP, livret A : le bon plan en 2023 ?

Malgré tous ses aspects négatifs, l'inflation fait aussi grimper mécaniquement tous les placements réglementés. L'heure semble plus que jamais à leur optimisation.

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Si vous ne détenez pas encore de PEL, il y aura peut-être là une opportunité à saisir.

Défiscalisée (pour tout ou partie), liquide, garantie par l’État…il ne manquait que des taux d’intérêts plus intéressants pour que l’épargne réglementée devienne vraiment attractive. Après un plancher à 0,5% le livret A a déjà effectué une belle remontada avec 1% en février dernier, puis 2% en août dernier.

Jamais deux sans trois; sera-t-il à 3% ou plus au 1er février 2023 ? Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau a confirmé récemment à l’antenne de France Info qu’un coup de pouce supplémentaire sera connu vers la mi-janvier. Mais tout économiste sait que ces taux sont calculés en fonction de deux paramètres : le taux d’inflation sur les 6 derniers mois (qui s’établit toujours à des niveaux historiquement élevés, 6,2% fin octobre 2022 en France et 10,6% en Europe), et les taux interbancaire en zone euro, eux aussi sur une pente ascendante marquée (pour tenter de juguler le taux d’inflation). Selon toutes probabilités, et sauf surprise majeure, le livret A devrait bien franchir la barre des 3% au 1er février, voire frôler les 3,20%. Si vous avez des liquidités à placer, encore un peu de patience, cela devrait présenter une intéressante perspective, meilleure en tout cas que les fonds euros toujours pénalisés pour l’instant par leur forte inertie (il leur faut en général un ou deux ans pour réagir à une hausse de taux d’intérêt des obligations). Perspective encore plus alléchante pour les titulaires d’un Livret d’Epargne Populaire (LEP) : actuellement rémunéré à 4,6%, il devrait atteindre les 6% (voire 6,10%) au 1e février.

Un nouveau PEL pour prendre date

Même si emprunter est devenu nettement moins avantageux qu’il y a un an par exemple, la hausse des taux d’intérêt aura mécaniquement un effet favorable sur la rémunération des Plans Épargne Logement (PEL) : les nouveaux plans ouverts actuellement sont plafonnés à 1% (et depuis 2016), mais Bruno Le Maire, Ministre de l’Economie, a fait savoir qu’il serait doublé, pour atteindre donc les 2%. Si vous ne détenez pas encore de PEL, il y aura peut-être là une opportunité à saisir. Ce taux contractuel étant fixe, il y a fort à parier qu’il sera une poule aux œufs d’or lorsque les taux d’intérêts s’orienteront à nouveau à la baisse, d’ici quelques mois ou années. Certains l’avaient bien compris, et détenaient encore des PEL souscrits avant 2011 à des taux mirobolants, supérieurs à 4,51%. Certes les nouveaux PEL sont fiscalisés à hauteur de 30% (flat tax), c’est à dire autant que des fonds euros…mais ceux ci n’offrent ni le même rendement à l’heure actuelle (estimé entre 1,60 et 2% par Facts & Figures pour 2022), ni la même visibilité.

L’avantage du PEL consiste aussi à offrir un support garanti par l’État supplémentaire : chaque support étant plafonné (22.950€ pour le livret A, 7.700€ pour le LEP, 61.200 € pour le PEL, sans oublier 15.300 pour le CEL, etc.), vous avez tout intérêt à les multiplier (en fonction de vos conditions d’éligibilité) pour atteindre des plafonds conséquents (exemple : 107.150€ pour un PEL, un LEP, un livret A et un CEL cumulés). Ceci aussi (pour le PEL) afin de prendre date, avant une baisse des taux d’intérêt envisagée à partir de l’an prochain, si la récession toque trop fort à nos portes. Ce qui semble là aussi hélas probable…

La rédaction