Au bout de trois heures de débat, à l’issue du conseil municipal, Jean-Philippe Huelin, opposant indépendant du groupe de Christophe Bois, a posé des questions orales, « seule façon pour un conseiller municipal de contrôler l’action de l’exécutif et de lui demander des comptes que l’exécutif se doit de rendre ».
« Ce sont toujours les mêmes questions qui reviennent, lui a répondu le maire, Jean-Yves Ravier. Notre collectivité comme toutes les autres organisent des commissions, des groupes de travail, lors desquels sont débattus les sujets dominants de l’actualité ».
Pollution qui perdure à la maison de santé
Jean-Philippe Huelin a d’abord demandé où en était l’étude concernant la dépollution de la maison de santé.
« Pourquoi la Ville, qui n’est pas le pollueur, serait-elle le payeur ? D’autres responsabilités pourraient être évoquées, celle de l’architecte ou du maitre d’œuvre délégué. Par ailleurs, l’État a-t-il fait son travail en matière de recensement et d’information sur les sites industriels pollués ? ».
Le maire rétorquait qu’il avait organisé la semaine précédente une réunion avec les services de l’État. « Les études montrent qu’il y a toujours une pollution qui est présente. Nous devons engager de nouvelles études de sol en 2022. S’agissant de l’aspect judiciaire, nous ne nous interdisons rien ».
Gestion du patrimoine de la ville
Jean-Philippe Huelin est ensuite revenu sur les travaux à réaliser d’urgence à l’Hôtel-Dieu sur certaines parties du toit et des huisseries. Il a demandé si le mobilier qui excède les seules apothicaireries avait été inventorié et mis en sécurité.
Réplique du premier magistrat lédonien :
« La gestion du patrimoine de la ville, c’est aussi les écoles. Elles méritaient plus d’attention que vous ne l’avez fait lorsque vous étiez aux affaires ». Le maire a annoncé que des études seront commandées en 2022 pour connaître l’état précis des bâtiments municipaux et en particulier l’hôtel d’honneur.
Sur l’accord tacite qui avait été conclu entre Jacques Pélissard et le président de Mégarama pour racheter le Palace et « raser cette vieille salle pour permettre de relier harmonieusement la médiathèque et ses deux salles de cinéma art et essai et les salles du nouveau multiplex », Jean-Yves Ravier a souligné :
« Pour l’heure, le bâtiment n’est pas à vendre et nous ne pouvons pas forcer un propriétaire à vendre un bien qu’il veut garder ». Pour son opposant, il aurait sans doute fallu intégrer cette négociation lors de la construction du Mégarama.
En concluant :
« C’est ce que j’avais suggéré à l’époque…»
La Maison Rouget de Lisle vendue
Sur le devenir de la Maison Rouget de Lisle, Jean-Philippe Huelin a rappelé son intervention afin que la Ville fasse son acquisition.
« Depuis quelques jours, un panneau « Vendu » a remplacé le panneau « A vendre » qui était apposé sur la façade depuis presque un an ». Et de s’interroger si le maire avait une bonne nouvelle à annoncer…
Pour ce dernier, l’écart entre le prix demandé et l’estimation des Domaines était beaucoup trop important : 130 000 euros pour une mise à prix de 190 000 euros et au départ c’était même 220 000 euros, sans compter les travaux habituels.
« Nous ne nous sommes donc pas portés acquéreurs de ce bâtiment, conclut Jean-Yves Ravier. Nous avons d’autres ambitions pour mettre en valeur Rouget-de-Lisle, qui le mérite bien ».
Des locaux rue Camille Prost pour la police municipale
« Le dernier des huit agents de la police municipale arrivera prochainement » a annoncé le maire, Jean-Yves Ravier, avant de proposer l’achat de locaux pour accueillir celle-ci rue Camille-Prost. Il s’agit d’un local de 250 m2 d’un coût de 270 000 euros qui appartient à Sedia. « Vous avez annoncé qu’il y avait besoin de 150 m2. Quid des 100 m2 en plus, a interrogé Jean-Philippe Huelin. Et combien avez-vous prévu pour les travaux ? ».
Le maire a précisé que le bâtiment possède deux entrées et que le reste sera éventuellement loué à une des structures qui recherchent des bureaux. Les travaux ont été évalués à 50 000 euros. « A mon avis, c’est juste, vu que les locaux n’ont pas été réhabilités depuis dix ans et qu’il faut les adapter à la police municipale », a rétorqué Grégory Sourd.
« C’est un achat en plus », a regretté Jean-Philippe Huelin, estimant que l’ancien état civil correspondait au besoin en surface, qu’il était mieux localisé parce que en centre-ville, et notamment à proximité de la rue du Commerce où quelques problèmes se posent parfois.
« Cela a été étudié, a répondu Jean-Yves Ravier, mais ce n’était pas possible de faire des locaux corrects ».
« J’espère que l’activité sera autorisée par la copropriété », a enchaîné Christophe Bois, qui souhaite également que ces agents soient davantage dans la rue que sur le site, « donc un ratio peut-être à revoir ». « Il faut accueillir le public, faire des vestiaires hommes/femmes… ». La mairie avisera.
Jean-Philippe Huelin a voté contre cette proposition.