Le 27 octobre 1754, Louis Mandrin se présente devant Orgelet, accompagné d’une troupe de 106 brigands en armes et à cheval et bientôt ils occupent la petite ville habituellement si paisible.
Cette nuit-là, il y a de l’ambiance comme jamais dans « la petite cité comtoise de caractère », car les contrebandiers sont joyeux fêtards. Ils libèrent cinq prisonniers, histoire de renforcer la troupe. Le lendemain matin, tant bien que mal, les voilà repartis vers la Suisse pour étancher leur soif revenue.
Mandrin est, dans l’imaginaire de l’époque, de la famille des brigands au grand cœur. Il marque les esprits par son courage, son esprit vif et son ardeur sans faiblesse pour mettre à sac les collecteurs d’impôts.
Il sera dénoncé par l’un des siens, capturé, roué en place publique et mis à mort à 30 ans, en 1755, à Valence.
Cette histoire n’est pas sans rappeler celle du sieur Lacuzon, un siècle plus tôt.
Tous deux sont des montagnards, enracinés dans une ruralité qui revendique son autonomie, farouchement opposés à la domination du pouvoir central de la France, pouvoir militaire pour Lacuzon, fiscal pour Mandrin.
Tous deux ont pour armes leur héroïsme, la ruse, le sens de la guérilla et d’une forme de justice. Et leur aura auprès des camarades de combat.

























