Ce 21 juillet 1699, un drame se joue à Foncine-le-Bas chez Jeanne Perrenet qui élève seule ses trois enfants. L’hiver 1698-99 a été l’un des plus rigoureux du siècle.
Le gel a détruit les récoltes. Les semailles ont dû être reportées, le prix du blé s’est envolé et même les riches fermiers doivent emprunter pour nourrir leur famille.
On parle aujourd’hui avec le recul de Petit Âge glaciaire.
Chez la Perrenet, le pain manque. Il n’y a plus de réserves depuis Pâques et les récoltes de juillet s’annoncent catastrophiques.
Ce jour-là, Jeanne, 36 ans, la maman est morte sur son lit, sa fille Marguerite, 4 ans est blottie contre elle mais elle est morte aussi. Jean-Baptiste, l’ainé, a 9 ans et il a couru jusqu’au presbytère prévenir l’abbé Colin qui découvre la scène avec horreur et bientôt avec colère.
Il rédige un rapport pour l’intendant de Franche-Comté, Pierre de La Salle, dénonçant la misère croissante et la négligence des collecteurs d’impôts.
« Il ne saurait être supportable qu’en terre chrétienne, des enfants meurent de froid et de faim, tandis que les greniers des fermiers généraux regorgent de grains gardés pour spéculer au détriment du peuple. »
C’était 90 ans avant 1789, à Foncine-le Bas.