Métaverse : bienvenue dans un monde 100% virtuel

Aurons-nous tous un jour une vie parallèle numérique ? Dans un univers 100% virtuel, voire fantasmagorique pour tisser des liens, faire des achats, se divertir, ou travailler ? Plongée dans ce monde étrange qui n’est pas sans rappeler celui d'« Avatar ».

0
5206
Enfer ou paradis, le Métaverse sera t-il un pas de plus vers le transhumanisme ?

« Un jeu vidéo puissance 1000 » : pour Yves Benchimol, dirigeant et cofondateur de la start-up Weward, le métaverse augure d’une petite révolution numérique.
« Les réseaux sociaux appartiennent à internet 2, le métaverse appartient à internet 3 », un univers virtuel où chacun pourra sous forme ludique créer un avatar capable d’interagir avec ses semblables numériques : des interactions plus poussées qu’un chat, puisqu’on pourra « voir » son interlocuteur et ses émotions.
Selon lui, trois principaux cas d’usage seront envisageables : « interagir avec autrui, se divertir et travailler ». Dans le cadre du télétravail, il serait ainsi possible de créer des « bureaux » virtuels regroupant les télétravailleurs : « ils se sentiraient ainsi moins isolés et pourraient participer à la vie de bureau » précise Yves Benchimol qui reconnait qu’on risque d’augmenter les interactions virtuelles au détriment des interactions réelles.

Réalité virtuelle

L’accès au métaverse se ferait en effet entre autres grâce à un casque de réalité virtuelle (tel l’Oculus développé par Méta Plateforms, nouveau nom de Facebook), ou par des lunettes projetant un autre univers sur celui qui nous entoure : de la réalité augmentée. « On parle d’une technologie ultra innovante, ultra-coûteuse pour développer ce monde virtuel » précise Yves Benchimol : Méta Plateforms (ex-Facebook donc) investit massivement dans cette technologie, avec plus de 10.000 collaborateurs mobilisés, pour des investissements chiffrés à 10 milliards de dollars en 2021 (soit environ un mois de revenus du groupe), et davantage en 2022 selon son dirigeant Marc Zuckerberg.

Le lit d’une sédentarité exacerbée…

En conséquence de quoi, il serait possible de pédaler dans une salle de sport qui vous transportera au choix dans un univers paradisiaque ou sur une étape du Tour de France par exemple. Certains stars du sport américains ou certaines entreprises (tel Carrefour) s’engouffrent dans le Métaverse pour son côté « hype » ou branché.
Sera-t-il un jour possible de faire ses courses dans un magasin virtuel, de parcourir ses allées virtuelles pour remplir son caddie virtuel et être livré à domicile ? Il est trop tôt pour le dire, mais cela ferait incontestablement le lit d’une sédentarité exacerbée. Raison pour laquelle Yves Benchimol encourage les internautes à marcher via son application « Weward », une application qui compte vos pas journaliers pour y ajouter une  gratification symbolique (points ou quelques euros par mois).
Ceci afin de « créer une envie » qui permettrait aux utilisateurs de l’application d’augmenter d’environ 25% leur temps de marche.

La rédaction

« Le Métaverse ne date pas d’hier »

Olivier Becoulet, gérant de « SOS informatique » à Perrigny (à côté de Lons-le-Saunier) estime lui aussi que le côté « vie virtuelle » sur les réseaux sociaux pourrait être préjudiciable à la vie réelle, tout en constatant que « l’amitié virtuelle existe déjà » sur les réseaux sociaux. « Le Métaverse ne date pas d’hier » souligne t-il : « Je m’étais créé il y a longtemps déjà un avatar sur Second Life, un jeu permettant d’aller à la rencontre d’autres personnages virtuels ».
Au-delà de cet aspect ludique, l’informaticien croit davantage à un « faux métaverse », celui où un humain pilote un robot dans la vie réelle, par exemple un chirurgien pour opérer à distance un patient.
Reste une question : malgré les moyens énormes déployés pour bâtir ce monde virtuel, les humains accepteront-ils d’y « vivre »? Rien n’est moins sûr selon Olivier Becoulet :
« Google avait investi des milliards dans des lunettes de réalité virtuelle qui n’ont pas décollé, et l’humain reste un animal social, qui a besoin de se toucher, de se voir ». Le film «Avatar » de James Cameron reste donc pure science-fiction.
Du moins pour l’instant…