Champagnole. M.-C. Dalloz partage ses doutes et ses convictions

La députée de la 2e circonscription est notamment revenue sur la réforme des retraites et la loi sur l’immigration. Elle a abordé le projet de loi sur la fin de vie.

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Marie-Christine Dalloz.

La députée Marie-Christine Dalloz a la particularité de proposer des réunions de vœux dans chacun des cantons de sa circonscription. Elle a donc présenté un bilan de l’année 2023 et les perspectives de 2024 à six reprises. « C’est l’occasion pour moi de vous faire part de mes choix, de mon ressenti, mais aussi de mes doutes et de mes convictions, en quelque sorte un compte-rendu de mon activité parlementaire », a-t-elle introduit.

Elle a démarré avec la réforme des retraites. « J’avais dit que je voterais cette loi et je l’aurai votée avec courage. Si l’on considère le rapport démographique entre le nombre de retraités et le nombre de cotisants, le constat est évident : le système de retraite est structurellement déficitaire. Sans rien faire, le déficit aurait été de 12 milliards en 2027, 21 milliards en 2035. Pouvons-nous décemment faire subir ce déficit des retraites aux futures générations ? » Elle se félicite que des améliorations aient été obtenues par rapport au texte initial comme la retraite minimum à 1 200 euros pour une carrière complète pour les futurs retraités.

Autre débat qui a été très houleux, la loi sur l’immigration. « 30e loi sur ce sujet depuis 40 ans. L’immigration en France est passée de 4,3 millions de personnes en 2019 à 7 millions en 2021, soit 10,3 % de la population de notre pays, chiffres officiels des personnes bénéficiant d’un titre de séjour. » Elle a voté ce texte « car ce sujet est une préoccupation importante de nos concitoyens et les tensions sont tellement exacerbées qu’il m’a semblé nécessaire d’avoir une politique ferme et juste en la matière. Je suis convaincue que l’intégration est la condition de réussite nécessaire de l’accueil des personnes étrangères ».

Deux fois 10 millions

La parlementaire a rappelé que deux de ses amendements ont été adoptés : le premier de 10 millions en faveur de la recherche sur la maladie de Lyme, la borréliose, sujet qu’elle porte depuis 2007 ; le second de 10 millions en faveur de la recherche sur les cancers pédiatriques « car je n’oublie pas qu’une étude approfondie a été menée sur le Haut-Jura sur ce sujet du fait d’un nombre trop important d’enfants concernés. Ce n’est pas un aboutissement, c’est un début ».

Marie-Christine Dalloz est également revenue sur l’usage de l’article 49-3 de la constitution. « La réforme de 2008, voulue par Nicolas Sarkozy, a permis d’adopter tous les documents budgétaires par cet artifice PLF PLFSS et leurs rectificatifs. » La ministre Borne a actionné 23 fois cet article « et je serais tentée de dire heureusement au risque de vous choquer. Ainsi, pour le budget 2024, alors que dans le passé, nous débattions de 1 000 amendements, cette année, nous avions 11 000 amendements ». Il était impossible matériellement de tous les examiner et le budget aurait été adopté au printemps. Les institutions auraient été bloquées comme c’est le cas régulièrement aux Etats-Unis. « Comment imaginer nos fonctionnaires non rémunérés, nos communes sans le versement de la DGF, nos hôpitaux sans leurs dotations… ? »

Concernant 2024, l’élue a abordé l’examen de la loi sur la fin de vie. « Je dois vous avouer que je n’ai pas arrêté ma position. Ce sujet est si personnel et doit être envisagé au cas par cas. » Elle est convaincue que tous les hôpitaux de France devraient bénéficier de services de soins palliatifs « et force est de constater que ce n’est pas le cas, malheureusement, mais nous devons aussi prendre en considération la réticence du corps médical qui est tenu par le serment d’Hippocrate ».