Hélène Thouy, les dernières élections européennes vous ont placé comme le plus grand des petits partis avec pas moins d’un demi-million d’électeurs… Que vous inspire ce résultat ?
Ce résultat est significatif du nombre important de personnes pour lesquelles la cause animale est prioritaire au point d’utiliser leur unique voix pour la défendre tout particulièrement en cette période de crise sociale et économique et de guerre.
Il doit être reçu par les responsables politiques comme une demande claire d’avancées pour les animaux qu’ils ne peuvent ignorer.
Les législatives anticipées ont eu pour effet de placer la France dans une impasse politique. Pensez-vous que la culture du compromis puisse encore progresser au sein de notre exécutif, à l’image des valeurs pluralistes que votre parti transpartisan défend ?
Ces législatives anticipées ont montré clairement qu’aucun parti n’est majoritaire et que la France est divisée et traversée par plusieurs courants.
Pourtant nous devons dépasser ces divisions et fractures pour avancer et refaire société.
Le compromis et la prise en compte du pluralisme sont donc plus que jamais nécessaires pour sortir de cette impasse.
Le caractère transpartisan du Parti animaliste résonne avec cette nécessité. En effet, il réussit à faire travailler ensemble des personnes de sensibilités de gauche et de droite ou ne se reconnaissant pas dans une sensibilité politique particulière, dans un objectif commun. C’est d’ailleurs probablement la dernière des causes qui permet de fédérer une si grande diversité de personnes…
Cela devrait inspirer dans la crise actuelle : arrêter les invectives stériles et la culture du clash pour s’orienter vers celle du compromis et du respect du pluralisme ce qui suppose d’intégrer toutes les composantes politiques et donc le Parti animaliste.
Tous les sondages d’opinion montrent que les Français, toutes sensibilités confondues, soutiennent à plus de 80 % les avancées en faveur des animaux. Comment expliquez-vous le retard et l’inertie législative que nous subissons pourtant à ce sujet ?
Ce décalage entre les attentes des citoyennes et citoyens et la prise en compte par les responsables politiques, pour la cause animale mais aussi beaucoup d’autres sujets, est une des causes de la crise profonde traversée par notre démocratie.
Cela conduit à une perte de confiance dans les institutions et c’est inquiétant.
Des partis attachés à la démocratie devraient s’inquiéter de cette situation et en prendre la mesure. Les règles de scrutin favorisent tout d’abord ce décalage en l’absence de proportionnelle intégrale, elles favorisent les petits accords électoraux plus que les attentes citoyennes.
Le référendum devrait aussi être utilisé beaucoup plus régulièrement afin de permettre aux citoyens de se positionner et de prendre part aux décisions politiques.
Sur la question animale, outre ces freins institutionnels, il y a le poids énorme des lobbys de l’agro-industrie et de la chasse qui confisquent le débat public et la décision politique…
L’été est là, et avec les départs en vacances encore trop souvent, de nombreux abandons d’animaux domestiques. Comment sensibiliser et lutter contre ces actes odieux ?
Il y a tout d’abord une question de responsabilité : lorsque l’on accueille un animal on doit être conscient des obligations qui l’entourent et la question de la prise en charge pendant les vacances en est une importante.
Des campagnes de communication sont faites mais sont insuffisantes. Un contrôle sur la détention des animaux de compagnie devrait être beaucoup plus conséquent pour s’assurer que toute personne qui accueille un animal sera en mesure de répondre à ses besoins.
Il est aussi important que des solutions pour l’accueil des animaux soient encouragées par les pouvoirs publics.
Le volet sanction est également essentiel par son caractère dissuasif.
L’infraction d’abandon existe bien dans notre code pénal, elle est même sévèrement punie mais elle n’est quasiment jamais appliquée…
Contact :https://parti-animaliste.fr