Département. Les maires accueillent leur président national

David Lisnard est venu à la rencontre de ses homologues à la Maison de la Vache qui rit. Une rencontre qui a suscité des échanges nourris.

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David Lisnard a échangé avec les maires jurassiens sur leurs problématiques.

« Je suis très fier et très honoré d’accueillir David Lisnard dans ce lieu emblématique. Je suis content d’interroger en direct notre président. » L’introduction de la rencontre entre les maires du Jura et le président de l’Association des maires de France (AMF), David Lisnard, est revenu au maire de Lons-le-Saunier, Jean-Yves Ravier, qui accueillait l’élu à la Maison de la Vache qui rit.

La présidente de l’Association des maires du Jura (AMJ), Sandrine Gauthier-Pacoud, a rappelé la carrière de David Lisnard, qui a « débuté en tant qu’attaché parlementaire de Jacques Pélissard ». Ce dernier était d’ailleurs présent à la réunion. La présidente a enchaîné avec les difficultés auxquels les maires du département doivent faire face : problématiques financières, augmentation des fluides, difficultés pour s’assurer…

A venir, une charte sur la cabanisation

Elle a également annoncé que l’AMJ signerait prochainement une charte sur la cabanisation avec les services de l’Etat. La cabanisation consiste en l’implantation sans autorisation de constructions ou d’installations diverses occupées épisodiquement ou de façon permanente, dans des zones inconstructibles, agricoles ou naturelles, et le plus souvent en zones à risque inondation ou feux de forêt.

Ce phénomène se manifeste par diverses typologies de bâti : la cabanisation « traditionnelle » (issue de l’aménagement de constructions en dur, modestes et fonctionnelles, souvent liées à des terrains agricoles morcelés), la cabanisation « de type caravaning » (l’implantation de caravanes, résidences mobiles de loisirs, chalets, yourtes, abris précaires, aménagements de terrains, pour des occupations plus longues, voire de l’habitat permanent) ; la cabanisation liée à la sédentarisation des gens du voyage. Et le phénomène s’amplifie.

Lédonien de 1996 à 1999

« Ce n’est pas neutre de revenir à Lons-le-Saunier où j’ai travaillé de 1996 à 1999, a commencé David Lisnard. Jacques Pélissard m’a appris le meilleur de la chose publique. » Il a salué l’ancien président de l’AMJ, Bernard Mamet. Puis Frank Steyaert, membre du comité directeur des maires de France.

« Je suis le président de l’AMF depuis novembre 2021. J’ai visité 60 départements depuis, s’est-il félicité. Le sens de cette présence est de vous écouter et de nourrir les argumentaires que nous pouvons produire et nos actes de conviction. » Pour lui, la France est à un moment « charnière, crucial, avec une grave crise de la démocratie, l’indifférence des jeunes à la chose publique, l’augmentation de la violence et l’impuissance publique. Une commune, c’est toujours une somme d’emmerdements. »

Maire de Cannes depuis dix ans, David Lisnard sait de quoi il parle. Il est également président de la communauté d’agglomération depuis 2017. « Maintenant, nous ne cherchons plus ce qui est interdit dans ce pays, nous cherchons ce qui est autorisé. Plus de quarante maires démissionnent chaque mois dans ce pays, le double du mandat précédent. La difficulté d’action est le premier motif donné, puis la violence, puis l’insécurité juridique. »

Le président de l’AMF a conclu en exposant sa volonté de « soulever les problèmes et redonner la foi », avant de se prêter aux jeux des questions diverses. Problématiques financières, de la multiplication de gites et résidences secondaires dans certaines communes touristiques, question de la prise illégale d’intérêt, commande publique, parité, DGF, incivisme et pouvoir de police des maires… ont été autant de sujets abordés.