Jura. « Les articles contrefaits sont moins chers mais très dangereux ! »

A l’approche des fêtes de Noël, les douaniers ont souhaité sensibiliser les consommateurs. 70 000 articles saisis dans le Jura mais aussi à Besançon ont été incinérés.

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destruction contrefaçons Jura
Les douaniers du Jura et de Besançon étaient satisfaits de jeter les faux produits de marques dans l'incinérateur du Sydom du Jura.

Il régnait une effervescence inhabituelle lundi 3 novembre après-midi au Sydom du Jura, dans la zone industrielle de Lons-le-Saunier. La presse avait été invitée à assister à la destruction de contrefaçons de marques : 70 000 articles environ saisis majoritairement par les douaniers de Lons-le-Saunier, mais aussi ceux de Besançon, dans des poids-lourds.

4 400 parfums et emballages, 23 500 vêtements et chaussures de sport dont de nombreuses tenues de football, des jouets, tous faux… ont été incinérés. « Nos saisies de produits contrefaits sont sans cesse en augmentation, notamment dans le Jura depuis deux ans, pointe la directrice régionale des douanes, Estelle Rocklin. A quelques semaines de Noël, nous souhaitons alerter les consommateurs. »

Car ces produits ne sont pas seulement moins chers, ils sont aussi dangereux pour la santé. « Cette peluche, rare, est très demandée, montre Nelly Babiak, référente en contrefaçons à Besançon. Elle coûte une quarantaine d’euros dans le commerce, celle-ci 10/12. Mais regardez, sa tête tourne, elle casse, ce qui n’est pas normal et dangereux pour un enfant. »

Autre exemple, Nelly Babiak pointe les parfums en format 33 ml. « C’est un format qui n’existe pas donc c’est forcément une contrefaçon. » Il y a dedans des solvants, des allergènes qui peuvent entraîner des réactions cutanées, des difficultés respiratoires, de l’asthme…

De faux flacons de parfums avec des anti-vols de vrais magasins

« Et qu’en est-il de ces flacons de format normal avec des anti-vols comme dans les magasins ? », interroge à-propos Pierre-Rémy Belperron, représentant élu du Sydom du Jura. « Lorsque cela ressemble beaucoup à un produit de marque, nous immobilisons le produit, nous envoyons une photo à la marque qui nous dit si c’est un vrai ou faux produit », répond la professionnelle.

Le préfet du Jura, Pierre-Edouard Colliex, a salué les douaniers « mobilisés qui font des saisies d’intérêt national. Mais pourquoi détruire tout cela ?, peut-on se demander. D’abord, parce que ce sont des produits extrêmement dangereux. Et aussi pour protéger les entreprises qui les produisent et leurs emplois ! »

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L’objectif de cette médiatisation était aussi de montrer la stratégie très forte entre l’Etat et l’Inpi (Institut national de la propriété industrielle), représentée par son délégué régional. Philippe Lautré a rappelé que « les entreprises peuvent préparer des documents spécifiques pour reconnaître leurs produits ».

La majorité de ces articles ont été fabriqués en Chine. Ils sont rentrés en France par les grands ports européens et par la voie terrestre par l’est. Les jouets étaient destinés à être vendus sur le marché de Bletterans. Les vendeurs encourent une peine de prison, une amende et la confiscation des produits et du moyen de transport. « Ensuite, il y a un service d’enquête spécialisé pour remonter aux donneurs d’ordre, explique Jean-Marc Vauchez, chef du service des douanes du Jura. Les collègues regardent le téléphone, épluchent les comptes bancaires, se renseignent sur le propriétaire du véhicule… »