Le sens du compromis

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Depuis plusieurs années, je désespérais du peuple français que l’on pensait atteint du syndrome de Stockholm face à une caste politique manichéenne, championne du déni de réalité, de la falsification des données statistiques et de la déconstruction des codes naturels de l’Humanité. Quitte à faire disparaître les images de vidéosurveillance trop dérangeantes comme celles du Stade de France lorsqu’elles peuvent venir contrarier sa belle idéologie libertaire, universelle et progressiste…
C’était occulter un peu vite notre instinct de survie. Cette faculté que nous possédons tous, une fois adossés au précipice, à reprendre le dessus sur les manipulations mentales et autres conditionnements abusifs, pervers ou mensongers dont nous avons été victimes, et ainsi à briser les chaînes, les peurs, les angoisses qui nous entravaient depuis si longtemps, pour enfin retrouver la liberté de vivre paisiblement et convenablement, l’existence que l’on souhaite. Et uniquement celle que l’on souhaite !
C’est donc par le biais de ce processus en définitive très naturel (l’éternel retour nietzschéen), qu’un virus est parvenu à s’infiltrer dans le logiciel d’intelligence artificielle jupitérien qui jusqu’alors fonctionnait à merveille pour étouffer un à un chacun des potentiels contre-pouvoirs pouvant le menacer. Désormais, plus rien ne pourra endiguer sa propagation. Peu à peu, il va parasiter ce système hyper-centralisé (sa force est devenue sa faiblesse) puis probablement plus rapidement que l’on ne le croit, détruire cette matrice toxique.
Inutile pour les 245 naufragés de s’affoler ou de chercher çà et là quelques « modérés » pour s’allier opportunément. Il n’existe pas d’antidote à une colère populaire légitime… Sinon de satisfaire aux revendications, « quoi qu’il en coûte ».
L’heure de la revanche nationale a sonné. Ce n’est donc pas par la reprise de la Bastille comme il y a 230 ans, mais par celle de l’Assemblée nationale, que la France a choisi de se réapproprier sa destinée. Échec au roi qui voulait “emmerder” ceux qui se refusent à penser comme lui. Invitait à “traverser la rue” ceux qui ne trouvent pas de travail. Considérait que certains individus “ne sont rien”. Et j’en passe.
Est-ce le bout du tunnel ? Allons-nous retrouver d’autres perspectives d’avenir, que celles de se résigner à subir toujours et encore l’oppression arrogante et méprisante d’un pouvoir égocentrique, mondialisé, aveugle aux criantes injustices sociales, aux fractures et aux dramatiques souffrances que sa politique de « rentabilité à tout prix » provoque ?
Toujours est-il qu’un nouveau paysage politique se dessine pour l’avenir, en même temps qu’une forme de cynique totalitarisme s’achève. C’est heureux.
Alors qu’en sera-t-il de la retraite à 65 ans ? Des mesures liées au pouvoir d’achat comme le bouclier tarifaire ? Du point d’indice des fonctionnaires ? De la revalorisation générale des salaires ? De l’arrêt de la casse des services publics ? Du retour du pass vaccinal ? Quand pourrons-nous revivre décemment ? On ne peut que se réjouir que l’époque de l’Assemblée « Playmobil » soit révolue. Et que le séisme politique que nous venons de vivre impose dorénavant à ceux qui ne savaient qu’imposer leur vérité, le sens du compromis. Ou alors la paralysie, puis leur chute finale.
Que cet épisode historique puisse inspirer ceux qui seraient malencontreusement tentés de quitter leur navire pour embarquer sur le radeau de la méduse en échange d’un poste ministériel : les trahisons finissent toujours par se payer…