Hervé Ligier que pensez-vous du plan de résilience ?
« Il faut savoir que dans le Jura, il n’y a pas une règle générale qui peut convenir à tout le monde. Aucun vigneron ne travaille de la même façon.
Le plan de résilience est construit comme une boîte à outils où chacun va aller piocher dedans en fonction de ses besoins, de ses moyens, des structures de son exploitation. Par contre pour le gel, il faut essayer de trouver une situation qui corresponde à chacun. Chacun doit être conscient qu’il peut trouver une « clé » à disposition dans la « boîte à outils ».
Qu’en est-il de l’adaptation du matériel végétal ?
« Notre cahier des charges au niveau des AOC jurassiennes a été modifié afin de pouvoir tester des cépages anciens, voire des cépages nouveaux dans le Jura. On sait que le climat change, il change vite, il ne faut pas que l’on se retrouve avec un cépage comme par exemple le ploussard qui est sensible à pas mal de choses, et qui sera peut-être dépassé par les évènements d’ici 10 ou 15 ans, parce qu’il fera trop chaud, trop sec … Ces tests sont utiles pour se donner des outils nécessaires, être capable de travailler avec, savoir ce que ces cépages donnent en terme de qualité, d’adaptation à nos terroirs. On ne cherche pas à changer nos cépages, ce qui est mis en place est quelque chose de très réfléchi et qui s’inscrit dans le temps. Là il est encore un peu tôt pour tirer des conclusions. Une vigne c’est pour 25, 30 ans minimum, et devant nous se profilent des années chaudes, sèches … des aléas climatiques de plus en plus violents. Il faut que l’on ait des solutions face à tout cela. »