Le Parti Radical en électron libre

Comment réformer sans révulser ? Le Parti Radical livre ses propositions.

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Le Parti Radical, réuni à Dole.

C’est à Dole, précisément à la salle Garibaldi, que sont rejoints les Radicaux de Bourgogne-Franche-Comté vendredi dernier avec pour objectif d’y tenir un point presse en présence de Laurent Hénart, Président du Parti Radical, Sylvie Vermeillet, Sénatrice et Présidente de la fédération Parti radical du Jura, ou encore Jean-Philippe MOrel, Vice-président de Dijon Métropole et Président de la fédération Parti radical de Côte-d’Or.
On pouvait aussi y trouver les deux vice-présidents jurassiens, Delphine Gallois et Francisque Bailly-Cochet. Ou d’autres personnalités politiques locales à l’image du maire de Saône (25), Benoit Vuillemin, l’ancien maire de Moirans-en-Montagne, Serge Lacroix, et bien sûr le plus centriste des dolois, Daniel Germond.
L’objectif de cette rentrée politique médiatique était avant tout de « faire le point sur le positionnement politique du Parti Radical ainsi que de parler des enjeux politiques de la rentrée (énergie, fin de vie, retraites, etc.) ».
Ce fut effectivement le cas.

« On ne pense pas qu’Emmanuel Macron a toujours raison. Et on le dit ».

Il est vrai quand le contexte social, sociétal et politique est préoccupant à bien des égards, et que l’on a parfois du mal à placer le satellite Parti Radical (même s’il demeure un électron libre) au sein de la nébuleuse ex-LREM, englobant Renaissance, Horizons, Territoires de Progrès, Agir, etc…
« On a eu un congrès, on s’est engagé pour la candidature d’Emmanuel Macron, mais nous gardons notre liberté de ton et de position » indiquait dès la première phrase Laurent Hénart.
« On souhaite dès 2023 un programme régional de préparation des municipales. Afin que le vivier des élus communaux soit le plus large possible. Nous sommes favorables à la décentralisation et donc à un transfert des compétences notamment aux Régions, ce qui n’a pas été fait depuis 2017 » observait l’ancien ministre, soucieux de définir son parti comme « ultra-républicain et laïque », et attentif « à l’équilibre entre les libertés et les solidarités ».
« On est des extrêmes-centristes, avec des gens de gauche et de droite. On veut parler au deux versants : aux socialistes qui ne veulent pas devenir NUPES et aux membres du centre-droit qui ne souhaitent pas rejoindre le durcissement idéologique des Républicains avec la perspective d’Eric Ciotti….
Au Parti Radical, on ne pense pas qu’Emmanuel Macron a toujours raison. Et on le dit ».
Pour sa part, la sénatrice jurassienne et présidente de la fédération Parti radical du Jura soulignait avec son optimisme et sa tempérance habituels :
« Le système est devenu moins vertical. Grâce à la recomposition de l’Assemblée nationale, on nous écoute davantage. On est davantage dans le compromis, on coconstruit, et c’est beaucoup plus agréable ! ».
Comme quoi, l’appareil d’État n’accorde son compromis seulement lorsque le pouvoir électoral du peuple le lui impose…

 

L’avis de Laurent Hénart sur la réforme des retraites….

 

L’enjeu est grand, l’époque l’impose, l’espace de dialogue reste à créer » estime à propos des retraites Laurent Hénart, Président du Parti Radical.

A propos de la question qui fâche et qui risque de mettre très prochainement le feu aux poudres d’un contexte social inquiétant tant il est déjà emprunt de diverses tensions, le Président du Parti Radical affiche un discours bien rôdé.
« La nécessaire réforme de notre système de retraites ne doit pas occulter certains impératifs, gages de son acceptation par le plus grand nombre :
• La concertation, notamment avec les partenaires sociaux, qui témoignera de la capacité d’accéder enfin à une certaine forme de maturité,
• L’indispensable prise en compte de la pénibilité et des carrières hachées notamment pour les femmes,
• Éviter la tentation d’un « replâtrage » et enfin faire une réforme pérenne et juste : paramétrique ou systémique, il faudra choisir,
• La pédagogie : nous ne pouvons pas ajouter aux difficultés actuelles un embrasement comme on en a connu il y a peu » tempère-t-il.

Comment faire une loi sur la retraite sans faire celle sur la dépendance ?

« Par ailleurs, comment faire une loi sur la retraite sans faire celle sur la dépendance ?
Comment faire une loi sur la retraite sans voir que le vrai problème est surtout celui du déficit constant et irréductible de l’Assurance Maladie et de la dette publique qu’elles génèrent et pour lequel personne ne formule de proposition ?
L’enjeu est grand, l’époque l’impose, l’espace de dialogue reste à créer » estime Laurent Hénart. Et de poursuivre :
« Au-delà de la question des retraites, il faut mener une refonte de notre système de protection sociale dans sa globalité à la hauteur de ce 21ème siècle qui s’annonce
plein de bouleversements.
Comme chaque fois, les Radicaux seront des acteurs pragmatiques mais des avocats du solidarisme, partie intégrante de leur génome, pour défendre les acquis qu’ils ont contribués à bâtir ».
« Il nous faut réformer sans révulser ! » conclut Madjid Si Hocine, Secrétaire national en charge des retraites et de la dépendance.