Après s’être penchés sur le volet sécurité civile à la fin du mois de février, avec l’atterrissage d’un Dash en vue de l’installation d’un pélicandrome, les représentants du Département et le président Gérôme Fassenet se sont intéressés au monde économique.
Ils ont invité les présidents des chambres de commerce et d’industrie des départements alentours ce mercredi 23 avril pour une visite des infrastructures de l’aéroport de Dole-Jura et montrer son potentiel pour faire naître des projets.
Un financement avec les départements voisins
Gérôme Fassenet et l’ensemble du conseil départemental ne se ferment aucune porte pour continuer à développer l’aéroport jurassien et ainsi asseoir sa légitimité sur le territoire tant décriée par certains.
Aujourd’hui le Département n’est plus seul à financer le site, un partenariat avec les collectivités voisines a été mis en place en 2024, ainsi l’agglo du Grand-Dole, les départements de Côte-d’Or, de Saône-et-Loire et la Métropole de Dijon mettent la main à la poche à hauteur de 150.000 euros par an. Il manque encore le Département du Doubs avec 20 % de sa population qui emprunte l’aéroport chaque année mais Gérôme Fassenet ne désespère pas de les convaincre.
La réfection de la piste avant de décoller…
Avant de se lancer pleinement dans le développement du site, le conseil départemental devait remplir quelques conditions, comme la rénovation de l’aérogare et la création d’un parking. Mission accomplie pour les deux, mais il manque encore la réfection de la piste qui est dans un état critique, ce sera chose faite d’ici le courant de l’été, avec un début des travaux le 26 mai prochain, pour une enveloppe totale de 5 millions d’euros auxquels participeront l’Etat, avec 2 millions d’euros et la Région 1 million. Avec un reste à charge pour le Département du Jura d’un peu plus de 2 millions d’euros.
Avec cette piste une fois aux normes, le conseil départemental va se lancer dans la création de nouvelles lignes intérieures et internationales et de vols d’affaire. “Plusieurs destinations sont possibles”, a-t-on indiqué. De leur côté, les présidents des chambres de commerce ont évoqué un problème historique lié à la configuration du réseau routier et ferré français. “Il serait bon de développer de l’aviation d’affaires avec des petits avions et d’ouvrir des lignes. Par exemple il est très difficile de rallier Nantes et plus largement l’Ouest de la France sans passer par Paris”, comme l’a fait remarquer Jean-Luc Quivogne, président de la CCI Saône- Doubs.
Côté tourisme, des destinations plus lointaines seront à l’étude. Un travail de réflexion dont se chargera notamment Christophe Perny, ancien président du conseil départemental et fraîchement embauché par le Département comme chargé de mission au développement de l’aéroport.
Tous ces outils seront autant d’arguments pour pouvoir attirer des investisseurs sur place, d’où l’intérêt de la présence des présidents des Chambres de Commerce et d’industrie. “On voulait leur montrer que cet outil est fait pour eux et pour répondre à leurs interrogations“, a expliqué Gérôme Fassenet qui voit dans les 220 hectares du site de nombreuses possibilités pour le développement du foncier : “On est sur un carrefour de communication aux quatre coins de la région, avec un accès facile et c’est le seul aéroport de la région à disposer d’un contrôle aérien. On a souhaité connaître les besoins du monde de l’économie. Nous avons lancé une étude d’aménagement foncier pour voir ce qu’il est possible de faire et que l’aéroport serve aux entreprises et devienne un pôle économique.”
Gérôme Fassenet a rappelé que l’activité de Ryanair ne représente finalement que 13 % des mouvements sur place et que bien d’autres activités sont présentes, comme l’aviation de loisir et d’entreprise et Gérôme Fassenet n’exclut pas l’accueil d’autres compagnies aériennes à l’avenir.
De son côté, Thierry Buatois, président de la CCI BFC a évoqué l’importance pour le monde économique : “Ce que l’on veut savoir en premier, c’est si le site est bien desservi pour son personnel et les affaires” et Jean-Pierre Parizon, président de la CCI Jura, d’embrayer : “On ne peut que se réjouir du développement de cet aéroport, il y a un potentiel énorme et effectivement des entreprises cherchent la possibilité de se déplacer en France”.
Christophe Perny, chargé du développement !
Quand il s’agit de parler de Dole-Jura, un nouveau visage, mais loin d’être inconnu des Jurassiens, a fait son apparition, celui de Christophe Perny, recruté par le Département comme chargé de mission au développement de l’aéroport. Son nouveau patron, Gérôme Fassenet, nous a exposé son rôle et ce qu’il attend de lui : “Je souhaite qu’il puisse suivre la délégation de service public (DSP) avec EDEIS et assurer son contrôle. Christophe Perny avait montré, pendant sa présidence, son appétence pour l’aéroport, il suivra les études qui seront menées pour la création des nouvelles lignes et l’aménagement foncier”.
Nos voisins helvétiques se tournent aussi vers Dole-Jura
Les équipes de l’aéroport ont remarqué une certaine fréquentation de nos voisins suisses sur Dole-Jura, toutefois l’heure n’est pas venue de faire concurrence à l’aéroport de Genève et celui de Bâle-Mulhouse. Néanmoins, Gérôme Fassenet remarque que face à l’engorgement de ces structures, Dole-Jura pourrait, à son niveau, tirer son épingle du jeu avec un accès et un stationnement faciles et un temps d’attente beaucoup plus réduit. “C’est peut-être ce qui convient à certains Suisses qui viennent chez-nous !”