L’Association des Maires et des Présidents d’intercommunalité du Jura (AMJ) a mené un sondage auprès des élus jurassiens concernant la proposition de loi « visant à harmoniser le mode de scrutin aux élections municipales afin de garantir la vitalité démocratique, la cohésion municipale et la parité ».
Les résultats sont sans appel
74,7 % des 166 maires ayant répondu se déclarent défavorables à cette proposition de loi qui entend généraliser le scrutin de liste avec parité obligatoire à toutes les communes, y compris celles de moins de 1 000 habitants.
L’opposition est particulièrement forte dans les communes de moins de 500 habitants, qui représentent 75,3 % des répondants, avec 84,8 % d’avis défavorables. Cette hostilité diminue progressivement avec la taille des communes : 68,9 % des maires de communes entre 500 et 999 habitants s’opposent à la réforme, contre seulement 33,3 % pour les communes de plus de 1 000 habitants.
63,9 % des maires estiment que le scrutin de liste avec parité n’est pas réalisable dans leur commune. Fait notable, 66,6 % des femmes maires interrogées se déclarent défavorables à la réforme, contre 81,8 % des hommes. Outre l’obligation de parité, les maires critiquent vivement la suppression du panachage (possibilité de rayer des noms), considérée comme une atteinte à la démocratie locale.
Face à ces difficultés, les maires jurassiens proposent plusieurs alternatives : limiter l’application de la réforme aux communes de plus de 500 habitants ; imposer un pourcentage minimum de femmes (un tiers) plutôt qu’une parité stricte ; encourager sans imposer la parité dans les petites communes ; regrouper les très petites communes pour atteindre une taille critique.