L’association « Bonne route » ne lâche rien

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Photo d'archives Arbois avril 2022.

Les membres de l’association « Bonne route » se réunissaient vendredi dernier à Quingey où se tenait leur annuelle assemblée générale. Plus de 60 personnes étaient présentes parmi lesquelles de nombreux élus des villages traversés par la RN 83, ainsi que le député de la 1ere circonscription du Doubs, la maire de Besançon ….
Rappelons l’objectif de l’association proposer des modes de transports alternatifs et dans un premier temps d’interdire le trafic poids-lourds sur la RN 83.
Après présentations des rapports d’activité et financier, l’heure était aux débats. Plusieurs thèmes étaient évoqués.

La reprise des RN par les départements 

« En septembre, les départements ont acté la reprise des Routes Nationales et sont en négociation avec l’Etat sur les conditions de cette reprise, explique François Vacheresse, président de l’association « Bonne Route », sans oublier la reprise des personnels qui seront désormais sous le régime départemental, ainsi que l’argent que l’Etat va reverser pour l’entretien des routes. Les négociations vont durer jusqu’au 1er janvier 2024 et nous souhaitons fortement y être associés. »

Les poids-lourds ne sont pas la priorité des départements

« On pensait qu’ayant avec nous des élus plus proches du terrain, il allait y avoir une vraie volonté de travailler ensemble pour mettre en place une éventuelle interdiction aux poids lourds. Malheureusement, il semblerait que ça ne soit pas la priorité des départements ni du Doubs ni du Jura. On reste un peu sur notre faim mais nous continuons à pousser les départements à organiser une table ronde avec les élus, les associations, les transporteurs … pour trouver une solution.

L’association peine à être entendue

« Des rencontres sont prévues avec les départements, confie François Vacheresse. De son côté, la maire de Besançon n’abandonne pas et va remettre à l’ordre du jour un arrêté d’interdiction (le précédent en juin 2021 ayant été retoqué par le préfet du Doubs ). A deux reprises, l’hiver dernier, nous avons rencontré les services de l’État en charge des transports, souligne le président. Nous avons ressenti chez eux une méconnaissance du dossier (par exemple erreur de 10 km sur 60 ! dans la mesure du parcours sur la RN83) et la volonté de ne rien faire. C’est « circulez, il n’y a rien à faire ». Et depuis, Rien ! »

Un manque d’implication de la Région

« La Région avait la possibilité de reprendre la gestion de ces routes pour y installer des portiques qui auraient rétabli l’égalité entre l’autoroute et la RN. Le coût du péage aurait pu être amorti par la baisse d’une taxe à l’essieu ce qui finalement aurait été une opération blanche pour les transporteurs français. Cela aurait permis aux transporteurs internationaux de participer à l’entretien des routes. C’était une solution possible, mais la Région était aux abonnés absents là-dessus » estime-t-il.

La SNCF elle aussi aux abonnés absents

« Il y a du travail à faire du côté de la SNCF. Sur le ferroutage, le cadençage des trains, la SNCF n’est pas à la hauteur et ne met aucun moyen sur ces choses-là. Il y a aussi l’idée d’une halte ferroviaire vers le CHU de Besançon, avec l’espoir de faisabilité à l’horizon 2032 mais on ne peut pas attendre jusque-là ».

Des actions plus fortes en 2023

« Des rencontres sont prévues avec les départements. On va essayer de retravailler, de reprendre la main pour que l’on ait cette table ronde. Si ça ne débouche sur rien, on reprendra au printemps des séries d’actions plus musclées que les précédentes. »
A savoir : chaque jour 2 500 poids-lourds sur 9 000 véhicules empruntent la RN 83 générant une forte pollution atmosphérique et sonore. 10 % de la population riveraine de la RN 83 à Samson développe un cancer. Une enquête a été demandée à l’ARS. Le 24 novembre dernier, un reportage tourné à Samson était diffusé sur France 2 dans « Envoyé Spécial ».