C’est en période d’inflation, quand tout augmente qu’éclot et s’épanouit la ristourne.
Apparue dans notre vocabulaire en 1783, la ristourne est née dans le droit maritime. Il s’agissait de ne pas exiger des tarifs d’assurance supérieurs à la valeur du chargement assuré. La ristourne est entrée dans l’usage courant et elle est maintenant reconnue par tous.
Mais on sait que, comme le lièvre de la fable, la ristourne arrive toujours trop tard. Et qu’elle est toujours insuffisante. D’une certaine façon c’est plutôt tant mieux car une des caractéristiques de la ristourne c’est qu’elle va bien devoir se payer un jour d’une façon ou d’une autre.
La ristourne souffre de diverses malformations congénitales. Ici, elle profite seulement aux uns alors qu’elle aurait été tant utile aux autres. Ailleurs, elle concerne des produits ou services dont l’intérêt reste à prouver quand tant d’autres besoins sont passés sous silence. Quoi qu’il en soit la ristourne interroge : à qui profite-telle secrètement et pourquoi ne pas le dire ouvertement ? L’entourloupe nous guette au tournant. Elle est la cousine germaine de la ristourne.
La ristourne a une durée limitée. Elle n’est jamais éternelle comme le sera -c’est un exemple- la tristesse de voir s’interrompre un jour la ristourne.
Quand on a fait le tour de tous les défauts de ce foutage de gueule on en arrive à penser qu’on devrait pouvoir échapper sur simple demande à la ristourne. Mais on ne pourrait alors échapper à la souffrance de devoir monter un dossier 100% complexe et sans le moindre rabais ni réduction ni remise. Ni abattement, sauf celui du demandeur.
Si bien qu’au fond le mieux est encore de profiter en râlant plein pot de cette maudite ristourne.