
Pierre-Olivier Laulanné avait pris la direction de la Maison des Jeunes et de la Culture (MCJ) de Dole à l’automne 2014. A l’époque, ce dernier qui avait toujours travaillé dans le monde de la culture avait trouvé une maison en mauvais état, en proie à des crises internes entre bénévoles et salariés, provoquant une contre-performance sur le plan financier.
“La survie de la MCJ était clairement en jeu !”, se souvient Pierre-Olivier Laulanné qui a réussi en l’espace de 4 ans à remettre les voyants au vert. “Il a fallu que l’on rembourse nos dettes avec des emprunts, mais nous y sommes parvenus et j’ai eu la chance d’avoir à mes côtés des personnes qui se sont retroussées les manches pour le faire”, se remémore le directeur, qui avec ses équipes aura eu à gérer le départ de la MJC de son site historique à Barberousse et l’arrêt du cinéma “le studio”. “C’était un réel enjeu pour nous de pouvoir proposer une programmation art et essai dans un autre cinéma, nous sommes passés d’exploitant à programmateur”, explique Pierre-Olivier Laulanné qui a réussi avec Marianne Geslin à proposer des films d’art et d’essai aux Tanneurs puis au Majestic Rives Gauche.
La Maison comme on l’appelle tendrement a pu quelques années plus tard se doter d’une trame commune, fruit d’une réflexion de tous les adhérents : “MJC 2040.” “Ce projet pensé par les adhérents de la MJC porte des valeurs dans lesquelles le futur directeur devra s’inscrire“, explique Pierre-Olivier Laulanné. Mais quel serait le profil idéal du futur directeur ?
Avec Pierre-Olivier Laulanné nous avons tenté de dessiner le portrait du futur directeur de la MJC et des compétences attendues par le comité, baptisé “post POL”, comprenez nom de code “l’après Pierre-Olivier Laulanné” qui aura la charge d’étudier les candidatures.
Quel profil ?
“Le comité a défini quatre grands blocs de compétences auxquels devra répondre le candidat retenu, indique Pierre-Olivier Laulanné. Il devra avoir une solide expérience dans la gestion administrative et financière, car même si la MJC a retrouvé l’équilibre financier, ce dernier devra rester vigilant et assurer des comptes bien tenus pour la maison et ses 18 salariés et la soixantaine de collaborateurs.”
“La personne choisie devra aussi avoir de l’expérience dans la conduite et la promotion d’un projet éducatif tel que le projet “MCJ 2040″. Il devra également avoir des qualités de manager. En tant que directeur, il m’a fallu parfois mettre de l’huile dans les rouages et savoir dire les choses quand cela était nécessaire. La gestion des partenaires sera également un facteur dominant dans le profil recherché, sensibiliser les partenaires publics au sens de nos projets n’est pas toujours facile”, explique le directeur qui pendant 1 mois prodiguera ses conseils et partagera son expérience avec l’heureux élu.
Du temps pour soi
Pierre-Olivier Laulanné s’apprête à prendre une retraite bien méritée, lui qui a commencé à travailler à l’âge de 18 ans dans un lycée angevin. “Je gardais des jeunes en BTS plus âgés que moi”, sourit il.
Après des études de communication et d’espagnol, Pierre-Olivier Laulanné est parti vivre en Colombie comme attaché culturel à l’Ambassade de France. “J’ai travaillé toute ma vie dans la culture”, évoque celui qui a mis en place avec d’autres de ses collègues une caravane européenne de spectacle à la fin des années 80. En 1988, pendant les accords de Matignon, Pierre-Olivier Laulanné était en Nouvelle-Calédonie pour créer l’agence culturelle Kanak.
En 1995, de retour sur l’hexagone, Pierre-Olivier Laulanné rejoindra une MCJ à Blois. “Il m’avait demandé de mettre en place un festival de musique pour eux”, se remémore ce dernier, qui en 2014 a posé ses valises à Dole pour prendre la direction de la MJC jusqu’à aujourd’hui. A présent, Pierre-Olivier Laulanné souhaite prendre du temps pour lui et voyager davantage.
E.S.