Dole. Jean-Philippe Lefèvre : « Mes étés sont propices aux émotions artistiques »

Le président de la Fédération nationale des élus culture des collectivités a entamé un remarquable tour de France. Quant au vice-président en charge de l’action culturelle du Grand Dole et conseiller municipal délégué de Dole, chargé des politiques culturelles, patrimoniales et des relations internationales, il annonce de beaux projets sur le territoire.

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Le président de la Fédération nationale des élus culture des collectivités a également accueilli cet été des collègues venus de la grande région et il leur a fait découvrir le patrimoine dolois et départemental. Ici, avec Gauthier Gimenez, adjoint à la culture d’Autun.

L’été est propice à davantage d’événements culturels. Quelle est votre plus belle découverte ?

Mes étés sont propices aux émotions artistiques. Je les provoque un peu, c’est vrai, en me rendant tous les ans, à Avignon. J’ai été emporté, submergé, par une pièce mise en scène par Jean-Philippe Daguerre, un auteur, metteur en scène que j’aime beaucoup, « la fleur au fusil ». Un seul en scène qui raconte la révolution portugaise des œillets en 1974 !

Cet été était particulier puisque j’ai entamé, dans le cadre de mes fonctions nationales à la FNCC (Fédération nationale des élus culture des collectivités), un tour de France des élus à la culture. J’ai été enthousiasmé par le musée « éphémère » de La Roche-sur-Yon dédié pour partie à Benjamin Rabier à qui nous devons le célèbre dessin de la vache qui rit. Il faudrait aussi que je parle de la visite très privilégiée que j’ai eue des manuscrits du Mont Saint-Michel conservés dans la mairie d’Avranche…

Bref en général l’été pour moi je m’abandonne à une sorte de boulimie culturelle. Pour autant pas besoin d’aller de l’autre coté de la France, la soirée passée à Goux à écouter deux ensembles de chambre de l’orchestre français des jeunes était un pur bonheur. Pourquoi le cacher ? Quand j’ai suscité une politique, imaginé un rendez-vous artistique, que le public est là, nombreux, je suis heureux. Pas fier comme un petit coq, pas du tout, c’est un sentiment que j’ai abandonné depuis longtemps, je n’en suis que plus serein… Non, je suis tout simplement heureux de voir des gens souriants.

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre travail à la tête de la FNCC ?

Depuis ma réélection à la tête de la FNCC en avril à Marseille, j’ai proposé au conseil d’administration de cette fédération d’élus, qui couvre environ 500 collectivités et plus ou moins 15 millions d’habitants, un projet politique pour les années à venir : « plus accessible, plus fort, plus libre ». Très concrètement, mon ambition est de faire grandir encore cette fédération d’élus militants venus de la plupart des familles politiques de notre pays. A la FNCC, l’arc républicain, ça nous connait !

Plus accessible, ça veut dire un président en mode VRP. Aussi, pour inciter les collectivités à adhérer, j’ai entamé un tour de France en juillet. Je me suis appuyé sur des élus connus et investis afin d’inviter, sur leurs territoires, des collègues à convaincre. J’ai donc commencé au Mans, pour me rendre ensuite à Falaise (avec un chouette rendez-vous avec la sénatrice Sonia de la Provoté, une élue nationale très engagée) puis à Avranche, Vannes (chez l’un de mes brillants vice-présidents), Saint Gilles Croix de Vie, La Roche-sur-Yon, Poitiers et enfin Chateauroux. Une tournée de l’amitié, de la fraternité et de l’engagement.

J’ai poursuivi en août en région parisienne. On m’attend à Maison Alfort. A l’automne j’espère bien me rendre dans la région présidée par mon ami Xavier Bertrand, les Hauts de France. Des rendez-vous sont à prendre à Calais, Arras, Douai…

C’est formidable parce qu’à chaque fois, je découvre des ambitions culturelles et artistiques étonnantes ; cela nourrit mon travail dolois et grand dolois.

Être président de cette fédération, c’est aussi inviter des élus à venir découvrir notre beau département. C’est ce que j’ai fait la semaine dernière avec mon collègue d’Autun. Une balade magnifique entre Dole et le triangle d’Or.  Gauthier Gimenez est par ailleurs musicien, il a pu s’essayer aux grands orgues de Dole sous le regard bienveillant du titulaire honoraire.

Quels sont les prochains rendez-vous à Dole et les gros dossiers qui occuperont votre rentrée ?

Les rendez-vous dolois et grands dolois à venir sont légion. Ils s’inscrivent toujours autour de deux politiques cohérentes. A Dole, « sortir des lieux dédiés, faire ensemble, accompagner le foisonnement » ; au Grand Dole, « infuser l’art dans tout le territoire et  donner plus de saveur si c’est possible à l’existant (je parle de l’effet cube Knorr) ».

Le musée va se refaire une beauté… Après quarante-cinq ans, il a le droit ! Fermé en décembre après la nuit des copistes, il rouvrira pour la nuit des musées… On pourra découvrir, en juin 2025, un espace dédié dans ses murs à l’histoire de notre ville. La médiathèque de l’Hôtel-Dieu va avoir vingt-cinq ans, ça se fête, non ? J’ai formé le projet de voir s’installer une exposition sur l’histoire des salles doloises mais aussi des tournages qui se sont déroulés à Dole à l’occasion de l’ouverture du multiplexe tant attendu par la population. Les « pupitres en liberté » vont souffler leurs dix bougies… Le programme sera renforcé pour l’occasion. Marc Coppey, l’immense violoncelliste, en sera, avec l’orchestre Dijon Bourgogne… Jean-François Verdier et des musiciens de l’orchestre Victor Hugo Franche-Comté retrouveront la fosse du théâtre avec l’opéra de Rossini, le Barbier de Séville… Je n’en dis pas plus.

Amener l’art au plus proche et au plus près, c’est aussi le rôle de l’itinérance culturelle. Avec ma collègue du Grand Dole, Hélène Thevenin, en charge de l’éducation artistique et culturelle, nous sommes en train d’imaginer un bus avec en son sein une micro folie. Ainsi des écoles aux Ephad en passant par des associations patrimoniales, chacune et chacun pourra avoir accès, via un écran, aux collections des plus grands musées du monde. Une médiation culturelle accompagnera ce bus culture. Une expérience qui sera unique en France.

Quant à la saison au théâtre municipal ou à la Commanderie… Il y en aura pour tous les goûts. Quelle belle idée avons-nous eu il y a bientôt vingt ans de penser la Commanderie.

Une chose est évidente, rien ne serait possible sans la mobilisation des équipes des établissements culturels et du monde associatif. La culture, c’est le supplément d’âme d’un territoire. Quand on me demande pourquoi je suis toujours aussi engagé après tant d’années, je ne peux que citer Churchill qui était incité à réduire les budgets des institutions culturelles en pleine guerre. Il a répondu en substance « Mais si je fais cela, alors pourquoi nous battons-nous ? ».