Semaine du 4 au 10 avril

Les attentats ne datent pas d’hier. À la fin du XIXe siècle par exemple, les anarchistes en commirent un certain nombre, notamment en France. Dans le Jura, à Saint-Claude, un anarchiste répondant au prénom de Léon, âgé de 32 ans, fut soupçonné de vouloir en perpétuer.

Celui-ci « menaçait de faire sauter les édifices publics », note l’auteur anonyme de l’article publié dans Le Petit Comtois le 3 avril 1892. Lorsque les policiers eurent vent de cela, ils se rendirent à son domicile. C’est alors qu’ils surprirent cet homme « occupé à manipuler des substances d’où l’on extrait ordinairement la nitro-glycérine et le nitrate de potasse » – informations qui furent confirmées dans l’édition du lendemain : « Le pharmacien-chimiste qui a été chargé d’analyser les matières découvertes à son domicile et qu’il était en train de manipuler au moment de son arrestation a reconnu de la nitroglycérine et du nitrate de potasse ».

« A la vue des policiers, l’anarchiste san-claudien saisit un flacon renfermant une substance corrosive et en avala le contenu dont l’action le mit en si piteux état qu’il fallut, au lieu de le conduire en prison, le transporter à l’hôpital, où il est surveillé de près », précise l’auteur de l’article du 3 avril 1892.

Le lendemain, il fut également confirmé que cet homme « était en correspondance suivie avec les groupes anarchistes ». Des « papiers compromettants et des formules pour la fabrication des explosifs » furent même découverts au domicile de sa mère.

Les attentats dits anarchistes de la fin du XIXe siècle entraînèrent notamment le vote des « lois scélérates » en 1893 et 1894 pour juguler le mouvement anarchiste.

 

Le Petit Comtois, 3 avril 1892, numéro 4057, page 2. & Le Petit Comtois, 4 avril 1892, numéro 4058, page 3.