Il y a 130 ans dans le Jura… l’affaire de Dampierre

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Semaine du 7 au 13 février

Le 11 février 1892, un article fut publié dans Le Petit Comtois concernant l’affaire dite de Dampierre. Une affaire qui remonte au dimanche 4 octobre 1891.

Relatant les faits, le rédacteur de cet article explique que « la famille Ethis, très honorablement connue à Besançon, et qui passe habituellement la belle saison dans une maison de campagne, à Dampierre, était réunie, vers huit heures et demie, dans la salle à manger de son habitation ». C’est alors qu’un bruit fut entendu à l’étage. Interloquées, Mlle Ethis et la bonne montèrent au grenier où elles découvrirent un homme qui se cachait le visage lorsqu’il les vit.

Effrayées, les femmes avertirent M. Ethis de cette intrusion qui « chargea deux revolvers, en donna un à Mme Ethis, et fit retenir quelques détonations afin d’attirer l’attention des voisins », précise l’article.

M. et Mme Ethis ouvrirent ensuite la porte d’entrée, mais « un inconnu s’élança devant eux, bousculant tout sur son passage[,] […] [tout] en dissimulant son visage avec ses mains. C’est alors que Mme Ethis, absolument affolée, fit feu sur cet individu. Celui-ci poussa un cri et continua sa route », poursuit le rédacteur.

Les voisins étant arrivés, accompagnés des gendarmes, ils se mirent tous à chercher l’inconnu. Il fut retrouvé « sur la ligne du chemin de fer de Ranchot, à 200 mètres des dernières maisons de Dampierre, […] couché sur le dos en travers des rails ». Des questions furent posées à l’homme qui répondit simplement « Je l’aime ! Je l’aime ! », avant de tomber en syncope. Il expliqua ensuite que sa maîtresse était Mlle Ethis, ce qui affecta l’honneur de la famille Ethis, notamment à cause de la presse, et ce bien que ce fut démenti.

Il s’agissait d’Alfred Georges, âgé de dix-neuf ans, qui était jardinier. Le docteur Billon le prit en charge, notant que la blessure serait fatale. Ce ne fut pas le cas, puisqu’en février 1892, Alfred Georges était jugé au tribunal correctionnel pour violation de domicile, où il fut notamment condamné à six jours d’emprisonnement et à des amendes. L’article du 17 février 1892 se termine ainsi, « Nous apprenons que le sieur Alfred Georges va faire appel de ce jugement ».

Le Petit Comtois, 11 février 1892, numéro 4005, page 3. & Le Petit Comtois, 17 février 1892, numéro 4011, page 3.