Derrière sa vitrine discrète, Valérie Kramer-Pillot poursuit avec la même passion un métier qu’elle a façonné à son image : sur-mesure, attentif, profondément humain. Deux ans déjà qu’elle a ouvert ce lieu où les étoffes prennent forme avec exigence et sensibilité. Son savoir-faire, patiemment acquis, séduit aujourd’hui une clientèle de plus en plus fidèle, attachée à la qualité et à l’écoute.
Un métier de précision
Chez Valérie, aux “3 Dés de couture” rien n’est laissé au hasard. Elle observe, mesure, ajuste. Car chaque corps est unique, et elle le sait mieux que personne. « On est tous non symétriques. Il y a une épaule qui tombe, un bassin un peu décalé, une prothèse… » explique-t-elle, avec cette bienveillance professionnelle qui la caractérise. Forte d’une expérience en orthopédie, elle a appris à lire les différences physiques avec acuité : scolioses, cyphoses, lordoses… autant de réalités que ses créations prennent en compte pour ne jamais trahir la morphologie de celui ou celle qui les porte.
De la confection à la transmission
Son atelier n’est pas seulement un lieu de création : c’est aussi un espace d’échange. Chaque lundi après-midi, elle propose des cours sur mesure, pour qui souhaite apprendre ou se perfectionner. « J’aime bien transmettre mon métier » dit-elle simplement, comme une évidence. Car au-delà du fil et de l’aiguille, Valérie cultive le goût du partage, le plaisir de voir naître une vocation ou une fierté nouvelle entre les mains d’un élève.
Une clientèle en quête d’authenticité
Face à la fermeture des enseignes de prêt-à-porter et à une qualité souvent décevante, les clients reviennent vers l’artisanat. Valérie répond à cette demande avec justesse : elle recrée à l’identique des vêtements aimés et usés, tee-shirts ou chemises, que l’on ne trouve plus ailleurs. Les clients choisissent eux-mêmes leur tissu, et elle adapte les modèles, entre sur-mesure et demi-mesure. Un service rare, où l’humain passe avant la standardisation. Elle réalise également des robes de mariée, un travail qui demande un an à un an et demi, qui exige patience et doigté. Le plus difficile, confie-t-elle, « c’est souvent le choix du tissu ». Récemment, elle a réalisé un ensemble trompe-l’œil – pantalon, caraco, boléro – déclinable du 36 au 48, alliant lin et rami, matières nobles et naturelles. Une création à la fois sobre et sophistiquée, à son image.
Dans un monde qui court après le vite-fait, Valérie redonne au vêtement le temps d’exister, avec justesse, humanité et délicatesse.
