Résilience

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Je n’ai jamais été particulièrement fan du personnage, du moins de son attitude m’apparaissant souvent manichéenne : héritage de l’idéologie jupitérienne qu’il défend avec ferveur et talent (même lorsque l’on entretient un avis divergent, il faut savoir reconnaitre les qualités d’argumentation de son interlocuteur dans le débat politique), mais depuis dimanche dernier, quelque chose a changé.
« Si j’ai à ce point à cœur de m’engager sur le harcèlement scolaire, c’est peut-être parce que le fait d’avoir vécu des injures, ça a forgé quelque chose ». Ceci explique donc cela…
Voilà que le ministre de l’Éducation nationale s’est épanché dans l’émission Sept à Huit, confiant avec courage et pudeur, le harcèlement scolaire et les déferlements d’insultes dont il a été victime au collège.
Un témoignage livré pour aider les élèves « qui en souffrent ».
Gabriel Attal relatait d’ailleurs que l’invivable a perduré durant des années pour lui, jusqu’à Sciences-Po où il partageait la même promotion que son harceleur. On imagine ainsi aisément le calvaire que le jeune prodige de la Macronie a dû endurer. De quoi nous inviter naturellement à une forme d’empathie à son égard.
Dans ce cas, il ne lui reste plus qu’à s’attaquer avec autant d’authenticité aux nombreuses et récurrentes problématiques que rencontre le fameux mammouth de notre système éducatif (démissions, dépressions, classes surchargées, hypersollicitation, salaires…) dont il est en charge.
Pourrait-on même espérer que cette lourde tâche (devant laquelle tous ses prédécesseurs ont échoué depuis des dizaines d’années) puisse devenir réalisable ?
Pour une fois qu’un politicien fait vraiment les choses avec le cœur…