Le feu va trop vite. J’en ai fait l’amère constatation il y a vingt ans. Réveillée dans la nuit par de sinistres crépitements, j’ai vu une maison voisine se consumer en quelques minutes. Ses propriétaires en pyjamas ont juste eu le temps de sortir leur véhicule du garage. Je revois encore la dame frapper à ma porte trois semaines après car elle voulait absolument me rendre l’anorak que je lui avais donné. Elle remerciait les voisins pour leur gentillesse et surtout elle se réjouissait d’être en vie.
Plus récemment, une Jurassienne piégée dans son domicile en flammes a été sauvée par son voisin. Il a amené l’échelle qui lui a permis de s’extraire de sa chambre à l’étage. Sa fille se demande encore comment elle ne s’est pas blessée en descendant avec les pantoufles qu’elle avait aux pieds.
Les Jurassiens ont été touchés par le drame qu’ont vécu il y a quelques jours les habitants de la rue Lecourbe à Lons-le-Saunier. Il a notamment raisonné chez cette quinquagénaire qui a eu ses deux jambes amputées dans un incendie il y a trente ans. « Je suis une pestiférée pour les gens », témoigne-t-elle. Madame, vous êtes une miraculée. Une vidéo vous montre il y a un mois en train d’emprunter un passage clouté comme vous le faites chaque jour. Une minute après, au même endroit, une automobiliste grille le feu rouge et percute un véhicule. La vie ne tient qu’à un fil…
