Fête Nationale

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Feu d'artifice 14 juillet.

En cette étrange époque post-2020, empreinte de récents comportements prétendument insurrectionnels, c’est en contemplant, à distance de la foule, quelques-uns de mes impôts s’éparpiller en gerbes multicolores qu’un cheminement de l’esprit m’est apparu.
Parfois les pensées s’imposent, des parallèles se révèlent d’eux-mêmes et trouvent finalement écho à une destinée qui les accueille, les accompagne puis leur donne corps dans la réalité immédiate. Les ondes de l’intuition sont fabuleusement mystérieuses…
Ainsi, spontanément, l’effervescent bouquet final du feu d’artifice du 14 juillet, me fit soudainement revivre les causes initiales de la fête nationale : l’explosion, les détonations, le bouleversement, le soulèvement de la foule, l’histoire des idées…
Ce sentiment grisant d’être animé, porté, transcendé par un viscéral et irrépressible désir de justice sociale, de réappropriation du pouvoir, d’amélioration de son ordinaire. De vouloir et pouvoir choisir son existence, d’accomplir sa vie, sans se la laisser dicter par quiconque. De revendiquer ce cri du cœur : « La liberté ou la mort ! ».
Pendant que la magie pyrotechnique poursuivait son cours sous les clameurs joyeuses, à l’inverse de mes préoccupations existentielles, ma réflexion se prolongeait.
Que reste-t-il aujourd’hui de cette Fête de la Fédération qui a généré l’État-nation d’alors ?
La Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789 est-elle réellement toujours en vigueur ?
Quid de cette démarche conquérante et collective qui amena la France à devenir ce singulier pays référence dont les valeurs, les traditions et la culture allaient ensuite rayonner si longtemps dans le monde entier ?
Pourquoi et comment tout cela s’est retourné (contre nous) ?
A quel moment la rutilante et enviée machine tricolore s’est grippée ?
Et surtout, comment parvenir à la réparer ?
Car ne pas l’écrire serait se mentir : les discours particulièrement clivants et manichéens d’Emmanuel Macron ne laissent rien augurer de bon en ce sens. Et que dire des actions menées par seule certitude idéologique, à coups de décrets unilatéraux, arbitraires et liberticides, dont nous payons aujourd’hui la facture du « quoi qu’il en coûte » ?
On attendait au moins un geste de repentance. Un mea-culpa symbolique au sujet des injonctions martiales, des décisions contradictoires et autres cafouillages du gouvernement durant l’épisode du Covid-19, un hommage aux familles de ceux qui ont payé de leurs vies les trop nombreuses défaillances de l’État, des engagements formels pour déconstruire la déconstruction. Bref, un peu d’espoir pour demain…. Mais que nenni !
Si sur le fond certains arguments peuvent s’entendre, on ne peut s’empêcher de penser que la méthode employée est délibérément sournoise, perfide, manipulatrice et incite naturellement à l’indignation sinon à la révolte. Voire plus.
L’Histoire est cyclique. Voici venu le temps où il appartient désormais à tous ceux qui le souhaitent, de se libérer par eux-mêmes.
Que nos élites technocratiques ne s’étonnent plus qu’ils soient désormais une majorité du peuple, à rêver d’une nouvelle mais différente Révolution…