Avec le recul de l’âge de départ à la retraite à 64 ans et l’allongement des carrières qui en résulte, l’inclusion des seniors au sein des entreprises et leur maintien en emploi sont désormais un enjeu majeur. A la demande du gouvernement, les syndicats et le patronat ont remis la semaine dernière des propositions dans le cadre du « Pacte de la vie au travail ».
Le but est d’atteindre un taux d’emploi pour les 60-64 ans de 65% à horizon 2030 alors qu’aujourd’hui ce taux n’est que de 38,9% selon l’INSEE. C’est dans ce contexte que le Groupe APICIL, 3ème groupe français de protection sociale, publie les résultats de la quatrième édition de son baromètre « Inclusion – Le regard des Français sur les seniors en entreprise », réalisée avec l’institut de sondage OpinionWay.
Des discriminations toujours présentes
Pour 63% des Français, la société française est inclusive. Ce chiffre est en progression de 7 points par rapport à 2023 (56%).
Le handicap (84%), l’apparence physique (83%), l’origine ou la race supposée (82%) et l’âge (81%), restent, dans le même ordre, les discriminations que les Français relèvent le plus.
42% des femmes salariées de moins de 35 ans redoutent d’être discriminées au sein de leur entreprise. 77% des salariés affirment que leur entreprise favorise l’inclusion et 66% qu’elle a instauré une politique d’inclusion pour lutter contre les discriminations.
Plus d’un actif français sur deux (55%, + 10 points) considère que lorsqu’ils postulent à un emploi, l’action menée par l’entreprise en matière d’inclusion est un critère important.
Pour 90% des Français, les seniors représentent une véritable richesse pour les organisations. La collaboration intergénérationnelle est indispensable à la transmission des savoirs (92%), elle favorise l’innovation (87%) et le développement du mentorat des jeunes (90%).
Les salariés apprécient avant tout chez leurs collègues seniors leur expérience (74%) et leur capacité à transmettre leurs savoirs (49%).
83% des travailleurs estiment que les actions des entreprises en faveur de l’employabilité des seniors sont insuffisantes, tout comme celles des pouvoirs publics (76%).
Près d’un collaborateur sur deux a déjà vu un candidat ne pas être recruté en raison de son âge (45%), ou être mis au placard pour cette même raison (42%).
La situation des collaborateurs aidants au sein des entreprises est insuffisamment prise en compte selon 55% des salariés.
Des salariés seniors appréciés par leurs collègues
La présence des seniors au travail apparaît comme une évidence pour les Français, ils affirment qu’elle représente une véritable richesse pour les entreprises (90%). En outre, ils sont 92% à estimer que la collaboration intergénérationnelle est indispensable à la transmission des savoirs, elle favorise l’innovation (87%) et le développement du mentorat des jeunes (90%), permettant in fine l’inclusion en entreprise. D’ailleurs la collaboration intergénérationnelle est de mise au sein des organisations françaises : 71% des salariés déclarent travailler régulièrement avec des personnes âgées de 50 ans ou plus, et 69% indiquent même que certains des collègues dont ils sont les plus proches sont des seniors.
Les salariés apprécient avant tout chez leurs collègues seniors leur expérience (74%) et leur capacité à transmettre leurs savoirs (49%). De ce fait, une majorité regrette qu’au sein de leur entreprise, les compétences des collaborateurs seniors ne soient pas assez bien exploitées (67%). Une part importante des salariés exprime aussi apprécier la bienveillance dont les seniors savent faire preuve (40%), leur fiabilité (40%) et leur patience (33%).
La situation des salariés aidants encore insuffisamment prise en compte par les entreprises
Selon la DREES, près de 25% des Français âgés de 55 à 64 ans sont des aidants. Leur intégration au sein des entreprises apparaît donc comme un levier important pour favoriser l’inclusion de tous. Or, sur ce point, les salariés sont assez critiques avec 55% d’entre eux qui estiment qu’ils ne sont pas suffisamment pris en compte par leur entreprise. Ce sentiment est plus fortement partagé par les salariés seniors (64% des 50 ans et plus contre 52% des 35-49 ans et 48 % des moins de 35 ans).