Dole. Un colloque pour comprendre et agir face aux troubles cognitifs

Plus de 700 personnes se sont réunies ce mardi 14 octobre à La Commanderie de Dole pour assister au premier colloque de l’AFTC Bourgogne Franche-Comté, consacré aux troubles cognitifs et au handicap invisible.

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Les professionnels se sont succédé pour apporter un éclairage à ce type de handicap, bien spécifique.
Les professionnels se sont succédé pour apporter un éclairage à ce type de handicap, bien spécifique.

Ce mardi 14 octobre, une animation inhabituelle régnait autour de la salle de spectacles La Commanderie, à Dole. Et cela, dès les premières heures de la matinée, aux alentours de dix heures. Un spectacle ? Une conférence ? Rien de tout cela. Il s’agissait d’un colloque, organisé par l’Association des Familles de Traumatisés Crâniens de Bourgogne Franche-Comté (AFTC BFC).
Ce premier colloque du genre portait sur une thématique aussi essentielle qu’actuelle : « Le handicap invisible : comprendre et agir face aux troubles cognitifs ».

Tout au long de la journée, plusieurs temps forts ont rythmé les espaces de la salle de spectacle : témoignages de personnes concernées, interventions de professionnels spécialisés, et stands d’associations et de partenaires.
Une journée placée sous le signe de la découverte, de l’échange et de la compréhension.

Des témoignages remplis de sens

En ouverture, Nadia Mainy, de l’Agence Régionale de Santé (ARS) de Bourgogne Franche-Comté, a évoqué « des handicaps pluriels ». Des mots justes, qui allaient trouver tout leur sens au fil des interventions.
De son côté, Liliane Lucchesi, représentant le président de Région, a rappelé « deux objectifs majeurs : favoriser l’autonomie des personnes vivant avec un handicap cognitif, et affirmer que la santé est un concept universel, un tout indissociable, que la Région défend en accord avec les orientations de l’État ».

Plusieurs témoignages émouvants sont venus ponctuer la matinée, entrecoupés de scènettes immersives, permettant au public de se glisser, l’espace d’un instant, dans le quotidien d’une personne vivant avec un handicap invisible.
À travers des vidéos enregistrées, Sylvie, Ludovic, Alain ou encore Virginie ont partagé leurs expériences et leurs difficultés, souvent issues d’accidents de la vie.
Des récits sincères et bouleversants, qui ont profondément touché les plus de 700 spectateurs présents à La Commanderie.

« Il faut apprendre à vivre avec le handicap. Je ne parle plus de ma vie d’avant, quand j’étais valide », confie Sylvie.
Alain, quant à lui, met en lumière un défi récurrent pour les personnes atteintes de troubles cognitifs : « S’il y a un grain de sel dans l’organisation, j’oublie. Je ne fais pas exprès ».
Il parle même d’un « bazar organisé », une façon singulière mais efficace de fonctionner au quotidien — un point que les spécialistes présents au colloque ont confirmé et détaillé.

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Le regard des autres, une souffrance invisible

Autre sujet central abordé : le regard des autres. Car si le handicap invisible ne se voit pas, il se ressent chaque jour dans les attitudes, les incompréhensions ou les jugements.
Ce thème a notamment été porté sur scène par Maéva, autiste, TDAH, infirmière et dysphraxique, qui a livré un témoignage à la fois lucide et bouleversant : « Le plus dur, c’est le regard des gens. C’est difficile à vivre ».
Ses mots ont fait écho à ceux de nombreuses personnes présentes dans la salle, rappelant que la méconnaissance de ces troubles peut parfois être aussi handicapante que le trouble lui-même.
Derrière le sourire, la fatigue ou les efforts constants pour “faire comme tout le monde”, se cache une lutte quotidienne pour être compris et reconnu.

L’intervention d’un neurologue du CHU Minjoz est aussi venue donner un éclairage scientifique et humain sur la question. Il a souligné la nécessité de mieux identifier et accompagner ces troubles souvent méconnus, insistant sur l’importance d’une prise en charge globale : médicale, sociale et psychologique.