Pendant une semaine, du 15 au 21 septembre, le territoire du Grand Dole a tenté de bousculer un réflexe bien ancré : celui de la voiture individuelle. À l’occasion de la cérémonie de remise des prix du Challenge de la mobilité, Grégory Soldavini, vice-président de l’agglomération en charge des mobilités, a rappelé l’enjeu : « Nous sommes sur des territoires globalement ruraux, où la voiture est très, très présente, à près de 90 % ». Un constat lucide, assorti d’une ambition : proposer des alternatives crédibles, visibles, et durables.
L’événement s’inscrit dans une politique plus large menée par le Grand Dole pour diversifier les modes de déplacement. « On essaie de mettre en place tout un tas d’actions pour proposer une diversité dans les modes de mobilité », souligne l’élu, évoquant à la fois le Challenge, la Semaine européenne de la mobilité, la promotion du réseau de transport ou encore la gratuité de certains services. L’objectif est clair : transformer l’essai bien au-delà d’une seule semaine symbolique.
Un territoire qui investit pour le vélo et le covoiturage
Au cœur de cette stratégie, le vélo occupe une place centrale. En mars dernier, la communauté d’agglomération a voté une enveloppe de 7 millions d’euros sur sept ans pour déployer son schéma cyclable. Un projet structurant, orienté en priorité vers les déplacements domicile-travail, avec la volonté de s’appuyer sur les infrastructures existantes : voies vertes, véloroute 6 ou encore axes secondaires sécurisés. « L’important, c’est de pouvoir proposer des itinéraires recommandés et sécurisés », insiste Grégory Soldavini, conscient que l’ensemble du territoire ne pourra être aménagé de manière homogène.
Des actions qui portent leurs fruits : cette cinquième édition du Challenge de la mobilité a rassemblé, à l’échelle régionale, plus de 7 600 participants et permis d’enregistrer plus de 840 000 kilomètres réalisés autrement qu’en voiture individuelle. Sur le territoire du Grand Dole, la participation progresse également, avec une implication marquée des entreprises privées.
« Les changements de comportement sont possibles »
Parmi elles, l’entreprise Syensqo, lauréate du premier prix, a livré un témoignage concret et sans langue de bois. Frédéric Puissegur, salarié et animateur du challenge en interne, raconte un déclic personnel : « Il y a deux ans et demi, j’étais comme tout le monde, très dépendant de la voiture. En faisant mon calcul d’impact carbone, j’ai réalisé que les déplacements pesaient énormément ».
À l’échelle de l’usine, l’approche est pragmatique : mise à disposition de vélos, animations ludiques, ateliers d’entretien, petits-déjeuners conviviaux, vélo-bus ou pédibus. « Le changement, c’est plus facile quand on s’amuse que quand on est dans la contrainte », résume-t-il. Résultat : plus de 25 % de participation, avec des salariés parfois surpris eux-mêmes de leurs nouvelles habitudes.
Pour Frédéric Puissegur, la clé est claire : « C’est plus facile de faire passer un message quand le messager est en adéquation avec ce qu’il dit ».
