Lors du conseil municipal du 18 novembre dernier, le débat sur le rapport d’orientation budgétaire représentait le sujet majeur avant le vote du budget 2025 prévu en décembre.
Un endettement qui atteindrait son niveau le plus faible depuis 13 ans
Jean-Baptiste Gagnoux a annoncé que la ville amplifiera son désendettement. Pour cette fin d’année il se situera à hauteur de 37 millions d’euros et selon les projections, il devrait être ramené aux alentours de 35.8 millions d’euros fin 2025, atteignant ainsi son niveau le plus faible depuis 13 ans.
« Je rappelle qu’en 2022 nous étions à 39 millions » glissait Jean-Baptiste Gagnoux. Avec cette baisse, Dole aurait une capacité de désendettement autour des 7,5 ans, ce qui est un bon résultat, quand on sait que le seuil d’alerte de référence est de 12 ans.
Une politique d’investissement toujours ambitieuse
Dans les grands investissements, la réalisation du parc urbain rive gauche dans les cartons depuis 10 ans sera lancée au printemps 2025 (2.5 millions d’euros) des travaux interviendront à la Commanderie (1.6 millions) des travaux de voiries (300.000 euros) la réfection et l’aménagement des ponts (250.000 euros) et l’aménagement des abords du multiplexe pour une enveloppe de 100.000 euros.
Bien sûr les sommes indiquées représentes des prévisionnels d’investissement, celles-ci seront scellées au vote du budget.
L’opposition s’inquiète d’une « érosion de l’épargne »
Dans sa prise de parole, le conseiller municipal d’opposition Nicolas Gomet s’est inquiété dans ce budget de ce qu’il considère être « une érosion de l’épargne brute depuis 2023 » et pointe également une baisse de l’épargne nette et de la capacité d’autofinancement : « ceci ne résulte pas d’un effet de conjoncture mais est structurel » et d’ajouter « face à très peu d’épargne, la ville ne pourra pas compter sur sa capacité d’autofinancement. »
Une intervention que Jean-Baptiste Gagnoux n’a pas complètement contredite en indiquant « Sur cette érosion de l’épargne nette, on le savait et on le subit et c’est un phénomène qui touche toutes les collectivités de notre strate » a-t-il fait observer.
Les 6 élus d’opposition ont voté contre le rapport d’orientation budgétaire.
L’État s’engage dans le pôle universitaire, la Région dans le parc urbain
Dans le projet du parc urbain, les élus dolois pourront compter sur le soutien de la Région avec une subvention de 800.000 euros, ce choix avait été fait par cette dernière en accord avec la ville d’orienter son accompagnement sur ce projet plutôt que sur le pôle universitaire où là, l’État apportera son concours à hauteur de 790.000 euros comme l’avait annoncé lors de sa visite, l’ancien Préfet de Région, Franck Robine.
Côté recettes de fonctionnement, la ville touchera 2.3 millions d’euros du Grand-Dole de manière exceptionnelle grâce aux remboursements anticipés des ventes de terrains à vocation économique, d’autres communes de l’agglomération seront concernées.
La ville veut racheter d’anciens bâtiments de la Franc-Comtoise de Confort
La municipalité a fait part de son souhait de se porter acquéreuse d’anciens bâtiments de la Franc-Comtoise de Confort qui a récemment déménagé son activité zone des Epenottes. Si il ne s’agit pas du bâtiment principal, la ville porte un intérêt particulier aux anciennes forges de l’autre côté, au 17 rue des templiers, des locaux bien placés à proximité de la Commanderie et du Futur complexe cinéma.
Somme de la vente : 250.000 euros entre la commune et la SCI le Villey propriétaire des locaux, le conseil municipal a approuvé cette transaction.
Une polémique autour du Week-end Gourmand du Chat Perché !
Cette séance a aussi été marquée par un désaccord profond entre la majorité et l’opposition.
En effet, la conseillère municipale d’opposition, Laëtitia Jarrot-Mermet a déclenché les hostilités lors de la délibération, portant sur les dérogations au repos dominical des 8 dimanches dans l’année pour les commerces de détail « trop » selon l’élue écologiste qui explique « ce chiffre nous invite à penser que c’est encore beaucoup trop, nous pourrions faire mieux pour protéger davantage les droits des salariés. »
Parmi les jours de dérogation choisis, un jour est consacré au Week-end Gourmand du Chat Perché qui selon Laëtitia Jarrot-Mermet prendrait des allures de « parc d’attractions de la gourmandise et de l’opulence gastronomique ! » une phrase lâchée un peu vite, oubliant que cette manifestation participe grandement au rayonnement et à l’attractivité de la ville.
Pour l’anecdote n’oublions pas non plus que cette initiative est née en 2013 alors que la majorité de gauche de Jean-Claude Wambst était encore en place.
Une prise de position qui n’est pas partagée par tout le monde dans les rangs de l’opposition, le conseiller municipal (PS) Timothée Druet a indiqué « apporter ses remerciements à l’ensemble des bénévoles et soutenir ce rapport. »
Interloquée par ses propos, la majorité municipale s’est fendue d’un communiqué de presse, qui mentionne :
« Ce lundi soir, lors du conseil municipal de Dole, la majorité municipale a été stupéfaite
cette fois d’entendre de la part de l’élue verte de l’opposition municipale, son hostilité
manifeste au Week-End Gourmand du Chat Perché dénonçant un week-end « qui
prend aujourd’hui des allures de parc d’attractions de la gourmandise et de l’opulence
gastronomique » !
« Nous tenons à dénoncer vivement ces propos qui mettent à mal l’investissement
important de tant de bénévoles pour faire de cette manifestation un franc succès, qui
attire des milliers de personnes, réunit la population doloise et contribue pleinement
à la notoriété de notre ville. »
Si notre bien-aimé (ou bien-Aymé) Chat Perché ne devrait pas se retrouver trop égratigné par cette séquence et retombera assurément sur ses pattes, celle-ci aura au moins eu le mérite de clairement mettre en lumière deux visions opposées entre la majorité et une partie de son opposition, sur la politique événementielle à tenir.
Enzo Saad