Dole. Flash sur « La Nocturne » par Dole Environnement

Chaque année l’Association Dole Environnement organise durant l’été plusieurs sorties afin de découvrir la faune et la flore de la ville de Dole. Nous en avons suivi une pour vous.

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Sortie "La Nocturne" animée par Hugo avec une dizaine de personnes.

Découverte du Bihoreau et du bondrée

L’objectif de cette sortie en soirée, avec le réveil du crépuscule, c’est d’aller au contact des animaux.
Le groupe se dirige vers le canal Rhône-Rhin où l’alignement de platanes centenaires, voir bicentenaires de l’ère napoléonien se présentent à ceux qui veulent bien les observer. Ces arbres accueillent une faune des plus diverse.
Le premier oiseau dont parlera Hugo, animateur à Dole Environnement, fut le Bihoreau gris ou petit héron qui mesure environ 65 cm à l’âge adulte, de la famille des Ardeidés. Jeune son plumage est gris tacheté de blanc et il sera plus blanchâtre quand il est adulte ; on le reconnaît à son œil rouge. Le bihoreau est un oiseau nocturne se nourrissant du crépuscule à l’aube en restant debout sans bouger, en attendant le passage de sa proie qu il attrapera avec son bec. Il se reproduit à Dole depuis 2011. C’est un oiseau migrateur qui part dans le Sud de la France ou en Espagne dès début septembre.
Juste après un bondrée apivore fait son dernier repas de la journée en chassant quelques insectes avant d’aller se reposer. En effet, ce rapace est diurne et migrateur donc on ne peut le voir que l’été en Europe ; c’est une espèce protégée.

Martinets et mésanges

Dans le même secteur, quelques martinets noirs de la famille des apodidae sont observables ; c’est  un oiseau protégé car son nombre a considérablement baissé ces dix dernières années. Il a un plumage très sombre, la gorge blanche et ses pattes ont de petites serres. Il ressemble physiquement à l‘hirondelle et est souvent confondu avec cette dernière, qui elle, est de la famille des hirundinidae. Mais en l’observant, on constate que ses ailes sont plus fines, plus longues, en forme d’arbalète, et son corps est plus grand et effilé. De plus, le vol du martinet noir est plus rapide que celui de l’hirondelle et il peut d’ailleurs voler à 200 km/h sur de courtes distances. Il a la particularité extraordinaire de pouvoir voler sans arrêt pendant plusieurs mois sans se poser. Par exemple, il se reproduit à partir de l’âge de 4 ans et donc il va voler sans s’arrêter de la sortie du nid jusqu’au moment ou il va construire son nid, pondre et couver ses œufs. Il effectue toutes les autres tâches quotidiennes en vol : manger, s’accoupler et dormir en planant à haute altitude. Il migre fin juillet-début août vers des pays plus chauds pour revenir l’année suivante en avril.
Quelques mésanges volent dans la pénombre qui s’installe : est-ce qu’il s’agit de mésanges bleues ou charbonnières ? Pour les distinguer il faudrait être plus près et en plein jour. La mésange charbonnière est plus grande avec ses 15 cm de long, elle a le dos vert, une calotte noire et porte une cravate noire. La mésange noire fait 12 cm de long, elle a le dos bleu-vert, une calotte bleue et un trait noir sur ses joues blanches et n’a pas de cravate. Les deux sont présentes à Dole.

Chauve-souris et papillons

Les platanes sont très convoités et on peut y trouver tant des oiseaux comme le harle bièvre, par exemple, que des chauve-souris. La nuit tombe et les chauve-souris, 100 % insectivores, sont en pleine chasse au dessus du canal et dans les airs. Elles se dirigent dans l’espace en émettant et en détectant des ultra-sons (oreilles, narines) et ces sons sont inaudibles par l’homme sans un détecteur d’ultrasons. Hugo en étant équipé, cela permet au groupe d’entendre tous les sons émis par ces mammifères volants ; pour le connaisseur cela permet aussi d’identifier les groupes, espèces et spécimens. En Franche-Comté il y a 28 des 34 espèces connues en France. A Dole, les trois espèces les plus présentes sont la pipistrelle commune, la plus petite en Europe, le Murin de Daubenton aussi de petite taille et la noctule commune, une des plus grande d’Europe. Ces mammifères restent au repos dans la journée en état léthargique et la nuit tombée elle repartent chasser en petits groupes à la lisière de forêt ou de cours d’eau. De son vol saccadé et rapide, elle traque les insectes dont elles se nourrissent exclusivement ; en une nuit la pipistrelle peut ingurgiter jusqu’à 600 moustiques. Elles s’accouplent en automne pour mettre-bas en avril-mai de un à deux petits qui seront allaités environ 3 semaines pour être autonomes à 2 mois.
La sortie se finit à proximité du Doubs où à la lumière d’un réverbère de multiples volants s’étaient donné rendez-vous dont des papilons. On a pu découvrir quelques papillons de nuit dit hétérocères qui signifie qu’ils ont des antennes différentes contrairement aux rhopalocères, papillons de jour, qui ont tous des antennes en forme de massue.