Dole. Apprendre le français pour reconstruire sa vie

À l’occasion de la Semaine de l’intégration, du 6 au 10 octobre, l’association Coop’Agir a ouvert ses portes afin de mettre en lumière son travail auprès des réfugiés dans le Jura. Logement, emploi, formation : son accompagnement global place l’apprentissage du français au cœur du parcours.

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Au programme de la matinée du 8 octobre, des conférences, mais aussi des échanges.
Au programme de la matinée du 8 octobre, des conférences, mais aussi des échanges.

À Dole, l’association Coop’Agir est en première ligne en appui des 115 réfugiés qu’elle aide à reconstruire leur vie. Elle coordonne localement le dispositif national Agir, un guichet unique d’accompagnement destiné aux bénéficiaires de la protection internationale. L’objectif est clair : leur offrir les moyens de s’intégrer, grâce à un suivi global qui touche à la fois au logement, à l’emploi, à la formation et à l’accès aux droits.

Coop’Agir, au cœur de l’intégration

« Nous travaillons sur tous les volets : logement, emploi, formation, accès aux droits », explique Christelle Pillien, coordinatrice du dispositif. Mais elle insiste aussitôt : la langue reste la pierre angulaire de ce parcours. Sans elle, rien n’est possible. « Sans l’apprentissage du français, ils ne peuvent pas s’insérer professionnellement, ni accéder à la mobilité, ni même à l’école », souligne-t-elle.

Depuis la réforme du contrat d’intégration républicaine, les exigences sont encore plus fortes. Alors qu’un niveau A1 suffisait auparavant, les réfugiés doivent désormais atteindre le niveau A2 de français. Un cap difficile à franchir, surtout en quelques mois, mais essentiel pour espérer s’ancrer durablement dans leur nouveau pays. Pour y parvenir, Coop’Agir met en place des cours intensifs – jusqu’à 600 heures pour les plus éloignés de la langue – ainsi que des outils numériques permettant de s’exercer en autonomie.

Au-delà des cours, l’association cherche aussi à sensibiliser les acteurs locaux. Elle organise régulièrement des ateliers pour faire ressentir aux professionnels ce que signifie apprendre une langue étrangère. « Trop souvent, on leur en demande beaucoup et on ne se met pas assez à leur place », constate Christelle Pillien. Car pour ceux qui découvrent le français, ses sons inhabituels, ses genres et ses accords, chaque phrase peut devenir une épreuve.

« Les accords sont compliqués »

Parmi ceux qui s’accrochent, Hassanmdali, 30 ans. Originaire du Bangladesh, il a posé le pied en France il y a deux ans et demi. D’abord Paris, puis Montpellier, et aujourd’hui Dole, où il vit avec son épouse. Lorsqu’il est arrivé, il ne parlait pas un mot de français. « Ça se passe bien même si c’est un peu difficile », dit-il désormais avec un sourire. « Tous les mots qui varient entre le féminin et le masculin… Les accords sont aussi compliqués. »

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Depuis plusieurs mois, il suit des cours intensifs : quatre jours par semaine, pour un volume horaire de plus de trente heures. Avec les enseignants de l’association, il progresse pas à pas. Et il ne s’arrête pas là. À la maison, il complète avec des vidéos pédagogiques de TV5 Monde ou des exercices sur Duolingo. Une routine quotidienne qui lui a permis de décrocher l’attestation A1+. Son prochain objectif est clair : atteindre le niveau A2.

Marié, Hassanmdali n’a pas encore trouvé d’emploi. Mais il sait où il veut aller. Dans son pays d’origine, il travaillait déjà dans le commerce. C’est aussi dans ce domaine qu’il espère construire sa vie professionnelle en France. En attendant, il se concentre sur la langue. Car sans elle, impossible d’avancer. Et, là est le but de l’association. Permettre aux réfugiés d’avancer.