Édito. Dégressivité

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Le Premier Ministre vient de réaffirmer sa volonté de durcir encore un peu plus la politique gouvernementale face au chômage. Et quoi de mieux pour que les statistiques puissent se glorifier d’afficher toujours moins de chômeurs dans notre pays, que de décider subitement de les indemniser moins et moins longtemps ?
Exclure de force, il suffisait juste d’y penser ! Et surtout, d’avoir le culot de publiquement l’assumer…
Ce que Gabriel Attal n’a pas hésité à faire, dimanche dernier. Expliquant dans le JDD :
« Une partie des Français ne supporte plus de ne pas vivre de son travail, tout en finançant un système qui permet à d’autres de ne pas travailler ».
C’est oublier un peu vite que l’argument peut aussi se renverser, puisque si certains n’arrivent pas à trouver d’emploi qui puisse leur correspondre, c’est justement car il ne leur permet pas de vivre dignement, une fois que sont prélevés chaque mois, le loyer ainsi que les factures et autres taxes ou frais annexes de la vie courante. Comme le carburant, l’électricité ou l’alimentation par exemple…
Ce qui n’empêche pas le locataire de Matignon de persister : « On est passé de 24 à 18 mois de durée d’indemnisation, on peut encore la réduire ».
Bientôt la supprimer totalement ?
Enfin, lorsque le JDD demande si avec de telles mesures, Gabriel Attal est conscient de prendre le risque de « réveiller la colère sociale », celui-ci rétorque du tac au tac : « Oui, et ? ».
Bon nombre y verront vraisemblablement une provocation supplémentaire à l’égard de tous ceux qui (en emploi ou non) aspirent légitimement à bénéficier, du fruit d’un labeur rétribué à sa juste valeur, eu égard au coût de la vie, et aux profits qu’ils génèrent.
Bref, exister en s’épanouissant, tout simplement. Serait-ce trop demander ?
Alors, dégressivité ou régression sociale à venir ?
Chacun se forgera prochainement son opinion. A commencer par dans 3 mois…